Je m’élève uniquement contre le parti pris de n’y mettre en aucun cas une intention morale. […] On en voit déjà percer quelque chose dans certaines œuvres romanesques d’une valeur morale toute nouvelle. […] Ses lettres nous instruisent de son histoire morale. […] Je ne m’attacherai qu’au principal, à celui qui donne à la littérature slave sa physionomie particulière et sa haute valeur morale. […] Aucun de ses ouvrages satiriques ne lui valut autant d’ennemis et d’injures que ce traité de morale religieuse.
Si d’ailleurs à la corruption des mœurs, au relâchement croissant de l’ancienne discipline, on reconnaissait la nécessité d’opposer une morale, non pas certes nouvelle, mais plutôt oubliée de quelques-uns même de ceux qui avaient pour mission de l’enseigner, les Provinciales la contenaient. […] Quelques jésuites aussi s’en mêlent, et, comme autrefois ils donnaient des leçons de morale, donnent maintenant des leçons de goût. […] Enfermé, lui aussi, dans son « poële de Hollande », armé de son cartésianisme, ce que Bayle ose le premier soumettre à l’analyse de sa critique dissolvante, c’est la religion, c’est la morale ; et d’abord vous diriez qu’il ne critique et qu’il ne doute que pour le seul plaisir de douter ou de critiquer. […] Il fait la leçon à son prince, et il la lui fait moins sur la morale que sur l’article du gouvernement. […] Discours sur la satire et Satire IX]. — Supériorité morale de Boileau [Cf.
Il y en avait qui étaient réformateurs en avant et par les moyens propres aux sociétés modernes, discussion, liberté d’examen, suffrage éclairé, lumières graduées et intérêt bien entendu, progrès dans l’égalité, le bien-être et la morale civile. […] Après trois ou quatre ans donnés à la physique, à laquelle il eût été propre peut-être plus qu’à aucun autre objet, désirant surtout faire servir ses progrès personnels au bonheur des hommes, il suivit l’exemple de Pascal et de Socrate, il passa à l’étude de la morale ; et comme celle-ci ne trouve guère son application en grand et son développement qu’à l’aide des lois et des institutions civiles, il fut conduit nécessairement à s’occuper de politique : car nul esprit n’était plus docile que le sien à mettre en pratique et à suivre jusqu’au bout la série de conséquences qui s’offraient comme justes. […] C’est bien lui qui, lorsqu’il crut devoir passer de l’étude de la morale à celle de la politique, et qu’il eut acheté pour cela une charge de Cour (celle de premier aumônier de Madame, mère du duc d’Orléans), ne considéra cette espèce de sinécure auprès d’une princesse restée à demi protestante, que comme une petite loge à un beau spectacle, comme une entrée de faveur pour approcher plus aisément ceux qui gouvernaient, et se mit à les regarder, à les étudier à bout portant, bientôt à les aborder et à les harceler de questions, en attendant qu’il les poursuivît, sous la Régence, de ses projets et de ses conseils.
Ce que j’ai le plus à cœur de signaler comme fruit à recueillir dans le commerce familier avec le plus héroïque des génies, c’est l’impression morale, à entendre ce mot largement. […] Aussi, en les abordant, en écoutant cette grande voix du passé par la bouche du chantre que la Muse s’est choisi, on n’a à gagner en toute sécurité qu’un je ne sais quoi de grandeur morale, une impulsion élevée de sentiments et de langage, un accès de retour vers le culte de ces pensées trop désertées qui restaurent et honorent l’humaine nature : c’est là, après tout, et la part faite aux circonstances éphémères, ce qu’il convient d’extraire des œuvres durables, et l’âme vivante qu’il y faut respirer. […] Je ne parle que d’une impression intelligente et morale, de ce qui transpire et de ce qui émane.
Je ne suis pas un homme politique proprement dit ; j’envisage volontiers les choses par le côté des lettres et de l’observation morale. […] Eh bien, donc, préoccupé dès les premiers temps de l’Empire et à l’époque de ses triomphes (c’est assez dans ma nature d’être préoccupé), me posant dès lors la question du lendemain et de la situation morale des esprits, de ceux surtout de mon ordre, de l’ordre littéraire, qu’ai-je vu ? […] Tous avaient leur spécialité, et ce qui se rapportait à ce souci continu et perpétuel de l’opinion, à cette observation de la température morale, si je puis dire, et à l’action qu’il eût été possible d’y exercer en temps utile, cette partie vague et flottante de la politique, et si essentielle pourtant, ne rentrait dans la sphère ni dans le département de personne.