Ce n’est pas ainsi qu’on écrit la morale ; l’étalage de l’esprit ne peut que l’affoiblir.
Dans tous, on reconnoît une adresse singuliere à profiter de certains traits de l’Histoire, pour parvenir au but qu’elle s’étoit proposé ; & ce but est toujours une morale agréablement embellie, seul mérite qui puisse faire valoir un Roman.
Mais on doit lui tenir compte de la richesse de l’invention, de la variété des sujets, & de la solidité de la morale, genre de mérite qui manque à plusieurs Fabulistes de nos jours.
On y trouve en revanche des traits de force & de lumiere, des leçons de morale, des regles de goût qu’on peut adopter sans craindre de s’égarer.
On peut le regarder comme un Juge plein d'adresse & de sagacité, plus occupé à trouver des coupables, qu'à se servir de ses lumieres pour analyser les chefs d'accusation ; ou comme un censeur sévere qui interprete tout en mal, en ne s'attachant qu'aux dehors, qui sont bien du ressort de la police, mais non de la morale, qui doit pénétrer plus avant dans le cœur.