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559. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre V. La philosophie. Stuart Mill. »

« D’abord, nous avons des phénomènes analogues dans la moiteur qui couvre un métal froid ou une pierre lorsque nous soufflons dessus, qui apparaît en été sur les parois d’un verre d’eau fraîche qui sort du puits, qui se montre à l’intérieur des vitres quand la grêle ou une pluie soudaine refroidit l’air extérieur, qui coule sur nos murs lorsqu’après un long froid arrive un dégel tiède et humide. —  Comparant tous ces cas, nous trouvons qu’ils contiennent tous le phénomène en question. […] Dans le cas des métaux polis et du verre poli, le contraste montre évidemment que la substance a une grande influence sur le phénomène. […] On en conclut « que l’apparition de la rosée est liée à la capacité de perdre la chaleur par voie de rayonnement. » « À présent l’influence que nous venons de reconnaître à la substance et à la surface nous conduit à considérer celle de la texture, et là nous rencontrons une troisième échelle d’intensité, qui nous montre les substances d’une texture ferme et serrée, par exemple les pierres et les métaux, comme défavorables à l’apparition de la rosée, et au contraire les substances d’une texture lâche, par exemple le drap, le velours, la laine, le duvet, comme éminemment favorables à la production de la rosée. […] C’est cette loi abstraite qui, présente dans la nature, amènera la mort du prince, et qui, présente dans mon esprit, me montre la mort du prince. […] Je joins un antécédent abstrait à un conséquent abstrait, et je les joins, comme le montre Mill lui-même, par des retranchements, des suppressions, des éliminations.

560. (1864) Le positivisme anglais. Étude sur Stuart Mill

D’abord, nous avons des phénomènes analogues dans la moiteur qui couvre un métal froid ou une pierre lorsque nous soufflons dessus, qui apparaît en été sur les parois d’un verre d’eau fraîche qui sort du puits, qui se montre à l’intérieur des vitres quand la grêle ou une pluie soudaine refroidit l’air extérieur, qui coule sur nos murs lorsqu’après un long froid arrive un dégel tiède et humide. — Comparant tous ces cas, nous trouvons qu’ils contiennent tous le phénomène en question. […] Dans le cas des métaux polis et du verre poli, le contraste montre évidemment que la substance a une grande influence sur le phénomène. […] À présent l’influence que nous venons de reconnaître à la substance et à la surface nous conduit à considérer celle de la texture, et là nous rencontrons une troisième échelle d’intensité, qui nous montre les substances d’une texture ferme et serrée, par exemple les pierres et les métaux, comme défavorables à l’apparition de la rosée, et au contraire les substances d’une texture lâche, par exemple le drap, le velours, la laine, le duvet, comme éminemment favorables à la production de la rosée. […] C’est cette loi abstraite qui, présente dans la nature, amènera la mort du prince, et qui, présente dans mon esprit, me montre la mort du prince. […] Je joins un antécédent abstrait à un conséquent abstrait, et je les joins, comme le montre Mill lui-même, par des retranchements, des suppressions, des éliminations.

561. (1930) Le roman français pp. 1-197

Le passage délicieux des Contes drolatiques où il nous montre Tours comme une belle fille baignant ses pieds dans la Loire, pourrait entrer dans une anthologie. […] L’œuvre de Zola n’y est pas en montre, à peine en magasin. […] Il serait difficile de le contester : le grand écrivain est celui qui vous montre, comme Balzac, une société complète, qui sait aller de bas en haut comme de haut en bas. […] Il se dit : « Si l’auteur nous montre ses personnages comme cela, et accomplissant tels ou tels actes, c’est qu’il veut qu’il en soit ainsi. […] Et c’est bien ce qu’on voit dans L’Ouragan de Florian-Parmentier : œuvre considérable, rude, émue, vigoureuse, évocatoire — celle peut-être, à mon sens, qui montre le mieux la guerre telle qu’elle fut — d’un bout à l’autre.

562. (1928) Quelques témoignages : hommes et idées. Tome I

Il ne nous les montre pas. […] Quand Pascal les montre incommensurables l’un à l’autre, il est dans la vérité. […] Il nous montre « leurs soutanes, leurs mules, leurs bonnets carrés, leurs robes trop amples de quatre parties ». […] Au nom de quoi la patrie, si les armées sont ce que Voltaire nous montre ? […] Celle du père, de ce François Roquevillard que le début du roman nous montre occupé à surveiller la vendange dans le domaine héréditaire.

563. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

Poésie, philosophie, roman, histoire, il touche tout de son génie, sans s’y poser davantage ; il montre la voie d’un geste large et dédaigne de se faire chef d’école. […] Chez les Grecs, Iphigénie suppliante montre à son père le petit Oreste, tout petit, en larmes, qui pleure parce qu’il ne sait pas parler, et qui tient sa robe. […] Si je pouvais être ce monsieur qui passe… Ce monsieur qui passe est charmant ; regarde : quelle belle culotte de soie, quelles belles fleurs rouges sur son gilet ; ses breloques de montre battent sur sa panse en opposition avec les basques de son habit qui voltigent sur ses mollets. […] Il nous montre Antoine auprès de Cléopâtre, Antoine oubliant la bataille qui se livre près de là, les yeux fixés sur les yeux de Cléopâtre et voyant dans les yeux de Cléopâtre sa ruine, sa défaite, ses galères battues, parce que la flotte de Cléopâtre, vous le savez, au moment décisif, est partie, a abandonné Antoine. Il nous le montre donc, il nous montre Antoine auprès de Cléopâtre.

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