Vous savez bien qu’on ne lit pas, dans le monde que vous attaquiez, La Semaine des Familles. […] Demain il essayera de faire rire le monde à vos dépens. […] Soyez toujours et avant tout de votre religion, de votre monde, de votre parti. […] Je ne savais pas, je l’avoue, M. de Pontmartin en si piètre état et en si mauvaise posture ; je le croyais sur un meilleur pied dans tous ses mondes ; il me semblait qu’il avait, littérairement, une réputation assez en rapport avec ses mérites, qu’il n’avait pas grand-chose à demander de plus ; et quant à l’Académie, son désir ou son regret aujourd’hui avoué, j’estimais à vue de pays que, du train dont nous y allons et pour peu que nous mourions encore, il avait chance d’y arriver à son tour, — après M. […] Il s’agit du directeur de la Revue des Deux Mondes.
Il a mis la main, en un mot, sur un nid, sur un trésor, sur un coin délicieux du monde, et il nous y fait pénétrer. […] Et qu’était-ce d’abord que cette noble et quasi royale personne, morte en 1824, qui avait titre la comtesse d’Albany, et qui bien qu’en partie Française par les opinions, par les relations, par les lectures, n’a jamais été naturalisée comme elle l’aurait pu l’être au cœur et au centre de notre monde français ? […] … « La petite Cour allait tous les soirs au spectacle et voyait peu de monde ; aucun Anglais n’y allait, et les Romains sont rarement amusants. […] Cependant la comtesse, dont la douceur et le charme appelaient naturellement la protection, obtint bientôt d’habiter le palais de son beau-frère, le cardinal, d’y voir le monde, et insensiblement de fréquenter les assemblées. […] Des tribulations pourtant s’y mêlèrent encore : le monde romain eut de ces susceptibilités auxquelles il est peu sujet d’ordinaire ; on estima que la comtesse et Alfieri étaient trop promptement et trop aisément heureux.
Edouard Lefebvre de Behaine, premier secrétaire d’ambassade à Berlin, en a disposé une seconde édition qui doit prochainement paraître, et il y a joint divers morceaux ou chapitres très-développés qui avaient été publiés par l’auteur dans la Revue des Deux Mondes ; le tout formera une Histoire diplomatique du Consulat et de l’Empire presque sans interruption et sans lacune, depuis 1800 jusqu’en 1814. […] Autrefois les Affaires étrangères étaient un domaine réservé, un labyrinthe interdit, tout un monde d’où celui qui y entrait une fois ne sortait plus. […] Quand vous lui écrirez, dites-lui que je ne me lasse pas d’admirer l’adresse avec laquelle il a su profiter d’un temps où, Frédéric et Catherine ayant disparu du théâtre des affaires du monde, il n’y a plus sur tous les trônes de l’Europe que des imbéciles. » Mais la veille ou le lendemain le vent tourne, le langage change, le naturel reparaît ; et vers ce même temps, apprenant le meurtre du duc d’Enghien, elle disait avec la même liberté de propos : « Ce pauvre diable était le seul des princes français qui eût de l’élévation et du courage. […] Il avait publié, dès avril 1838, dans la Revue des Deux Mondes un grand morceau de son travail, qui comprenait l’histoire politique des Cours de l’Europe, depuis la paix de Vienne (1809) jusqu’à la guerre de Russie (1812) ; il s’était hâté de détacher ce travail pour ne pas se laisser devancer par M. […] Thiers approchait de l’année 1813 et y atteignait, il donna dans la Revue des Deux Mondes deux morceaux achevés sur le soulèvement de l’Allemagne après la guerre de Russie et sur le Congrès de Prague.
Sur ce modèle, des philosophes vont peupler le monde d’entités pareilles. […] Dans le monde physique comme dans le monde moral, la force est cette particularité que possède un fait d’être suivi constamment par un autre fait. […] Ainsi, dans le monde physique comme dans le monde moral, il ne reste rien de ce qu’on entend communément par substance et force ; tout ce qui subsiste, ce sont les événements, leurs conditions et leurs dépendances, les uns moraux ou conçus sur le type de la sensation, les autres physiques ou conçus sur le type du mouvement. […] C’est pourquoi, si nous embrassons d’un regard la nature et si nous chassons de notre esprit tous les fantômes que nous avons mis entre elle et notre pensée, nous n’apercevons dans le monde que des séries simultanées d’événements successifs, chaque événement étant la condition d’un autre et en ayant un autre pour condition.
Il y a, de par elle, un préjugé indélébile sur la moralité et la tenue de l’artiste, et une partie même des artistes de talent semblent en subir la fatalité, se cramponner à des marques extérieures d’originalité, à des costumes singularisés, à des attitudes : même avec la vie la plus régulière et l’usage du monde le plus averti, ils gardent des traces de ce romantisme d’habillement dont la bourgeoisie stigmatisait leur caste. […] On est enrégimenté dans la bohème comme dans la chronique ou dans le monde. […] Interrogez là-dessus un peintre, un musicien ou un sculpteur, ou même un poète, du moment qu’il n’écrit pas en prose, car le journalisme et le roman forcent l’artiste à l’usage du monde : s’il est franc, il conviendra que le secret de son « air » est dans cette remarque psychologique. […] Si sa place dans l’État était nettement délimitée, il deviendrait immédiatement homme du monde, il ne permettrait même pas à un bourgeois riche de revendiquer sur lui cette pauvre supériorité des « manières », l’élégance qu’il donne à ses peintures ou à ses poèmes rehausserait immédiatement son attitude. […] Ce qui doit être, aux yeux du monde, le dernier mot extérieur d’une misère d’artiste, c’est un certain sourire détaché et suprême qui arrête sur place les commisérations et ne permette la fraternité qu’à ses pairs.