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905. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

Canning ; il triomphe enfin et vole au congrès de Vérone, malgré tout le monde. […] Ses Mémoires parurent : ils étonnèrent le monde par l’esprit de ses jugements sur les hommes et sur les choses de son temps. On eût dit qu’il n’avait jamais eu besoin d’indulgence, et que le monde ne continuait de vivre après lui que pour se charger de ses vengeances. […] Il vivait hors du monde des événements ; et se plongeait de plus en plus dans les études et dans les spéculations de la haute philosophie de l’ancienne Grèce. […] Qu’importait au monde actuel un poème épique de plus sur les exploits de Bacchus, chanté après coup par un Grec chrétien, comme un écho mort que chanterait une croyance finie ?

906. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (4e partie) » pp. 81-143

Ces fantasmagories s’animent, disparaissent, reparaissent, comme si le monde n’était peuplé que des sept à huit comparses de Valjean. […] Et le monde vous laissera mourir et tomber, parce que le monde laisse tomber et mourir tout ce qui n’est que l’égoïsme, tout ce qui ne représente pas pour le genre humain une vertu ou une idée. […] Il ne possédait au monde que ses cinq francs : il les prend et les met dans la main d’Éponine. […] que savons-nous si des créations de mondes ne sont point déterminées par des chutes de grains de sable ? […] Les éléments et les principes se mêlent, se combinent, s’épousent, se multiplient les uns par les autres, au point de faire aboutir le monde matériel et le monde moral à la même clarté.

907. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Du docteur Pusey et de son influence en Angleterre »

Que si l’on doutait d’un tel fait, on prenne la peine de jeter un coup d’œil sur l’Europe et sur le monde ! […] Comme ces Scythes aveugles condamnés à battre le lait des vainqueurs, elles ont assez battu le lait de la bonne doctrine pour qu’il se répande, par-dessus leurs mains insensées, en torrents féconds sur le monde. […] En effet, nous l’avons assez dit, mais nous ne saurions trop le répéter, les idées qui sont le fond de l’anglo-catholicisme n’ont été apportées au monde par personne et ne se résument étroitement en personne. […] Paroles hardies dans leur humble simplicité, trop mystiques au sens corrompu du monde, mais pleines, pour qui sait les comprendre, de toutes les lucidités de la foi. […] Voyez, en effet, comme sa position vis-à-vis du monde tout entier en serait simplifiée et ses influences agrandies !

908. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

ce n’est pas qu’il soit obscur le moins du monde. […] C’est une soirée dans le monde de Viveurs, le monde de la finance et du haut commerce, — avec bar anglais, sœurs Clarisson et autres divertissements pleins d’abandon. […] On ne songe pas qu’ils n’ont aucun usage du monde. […] Ou bien c’est un fou qui tue et se sacrifie pour refaire le monde. […] misérable monde !

909. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

Au moment où elle renversait l’idole, ses découvertes prouvaient au monde que l’idolâtrie de l’immobilité avait fait place au culte intelligent et fécond de l’observation et de l’analyse. […] Le monde ne va-t-il pas de la sorte, que les derniers venus profitent de tout ce qui a été découvert, pensé, imprimé avant eux ? […] La pluralité des mondes Le cadre de la Pluralité des mondes est des plus heureux. […] Une femme du monde ; curieuse, comme on l’était alors, des découvertes de la philosophie nouvelle, demande à notre philosophe comment est fait le monde que nous habitons, et s’il y a d’autres mondes habités. L’entretien a lieu le soir, dans un beau parc, à la clarté de ces mondes lumineux dont Fontenelle va lui dévoiler discrètement le mystère.

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