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345. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Tout ce qui produit un processus sensoriel, appétitif et moteur, est lié de fait, puisque l’un des moments du processus entraîne l’autre. De plus, ce processus n’étant pas indifférent, l’être animé s’aperçoit du processus, dont les divers moments restent à l’état d’échos dans son souvenir. […] Les deux moments sont donc 1° différenciés, 2° assimilés. […] Insistons successivement sur ces deux aspects, ou plutôt sur ces deux moments d’un même processus. […] Nous arrivons ainsi au second moment de la croyance, qui est une réaction intellectuelle, appétitive et motrice.

346. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Il arrivait à lord Oliphant d’employer Blowitz, ayant dans le reportage une audace sans exemple, et qui dans ce moment, où toute la diplomatie européenne à l’affût de nouvelles, était à Versailles, et ne pouvait parvenir auprès de Thiers, — lui, Blowitz y pénétrait par les cuisines. […] Un moment il est question de la personnalité du talent, et de la répulsion que cette personnalité rencontre chez les imbéciles. […] Nous montons, un moment, dans le haut de l’atelier, joliment arrangé dans le goût anglais. […] En passant sur la Seine, au moment d’arriver à Rouen, étendant la main vers le fleuve couvert de brouillard, il s’écrie : « C’est mon canotage là-dedans, le matin, auquel je dois ce que j’ai aujourd’hui !  […] Je veux encore m’arrêter un moment, sur ce merveilleux récit, sur cette étude apitoyée d’une humble âme de peuple qui a pour titre : Un cœur simple.

347. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Le poëme, à partir de ce moment, est expressément placé sous l’invocation d’Érato, la muse de l’amour. […] C’est l’égoïsme de la passion dans sa crudité, qui s’était un moment exalté jusqu’au sublime. […] Elle le voue à son destin, et veut au même moment l’en arracher. […] C’est à ce moment, et comme dans ce lointain, que le poème devrait finir, ce me semble, pour garder son intérêt et pour trouver son unité. […] Du moment qu’elle a été obligée d’aider et d’assister au meurtre de son frère Absyrte, elle est odieuse.

348. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXIIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (4e partie) » pp. 1-63

« Mais il vint un moment, et ce moment fut celui de la fuite du roi, sortant du royaume, protestant contre la volonté nationale, et allant chercher l’appui de l’armée et l’intervention étrangère, où l’Assemblée rentrait dans le droit rigoureux de disposer du pouvoir déserté. […] On vit même une joie secrète luire sur ses traits à travers la gravité et la tristesse du moment. […] Elle ferma un moment les yeux et parut se recueillir dans son humiliation ; puis l’orgueil de son infortune brilla sur son front comme un autre diadème. […] Or, du moment que la nation avait le droit de combattre et de s’affranchir, elle avait le droit de surveiller et de consolider les résultats de sa victoire. […] Un meurtre de sang-froid, sans excuse du moment qu’il est sans nécessité, en un mot une immolation.

349. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 65-128

— C’est bien, me dit-il, mon garçon, j’aime que ma prison soit gaie et que mes prisonniers aient de bons moments que Dieu leur permette de prendre, même en leur donnant tant de mauvais jours. […] CCVI Je vis qu’avec ce pieux mensonge de me sauver avec lui, j’en ferais ce que je voudrais au dernier moment. […] Hormis les courts moments où mon service m’appelait dans la cour et où je pouvais entrer dans le cachot et baiser ses chaînes, nos seuls moyens de communication ensemble étaient donc la colombe et la zampogne. […] Mais quels moments délicieux, quoique tristes, comptaient pour lui et pour moi les voûtes de son cachot, quand j’y rentrais le matin avant que le bargello fût levé, pendant que le piccinino dormait encore et que personne ne pouvait nous surprendre ou nous entendre ! À peine, dans ces moments-là, regrettions-nous d’être en prison, tant le bonheur de nous être avoué notre amour nous inondait tous les deux !

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