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624. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français »

Du Méril estime que « les six légendes que Hrotsvitha a mises en dialogue sont sans doute de véritables essais dramatiques imités de Térence, mais d’une imitation toute littéraire, sans aucune pensée de représentation : c’est un livre qui ne s’adresse qu’à des savants. » Et il s’applique à démontrer cette opinion. […] Cette prose dialogue et rimée était quelquefois mise en scène, comme on voit par un ancien manuscrit que cela se passait dans la cathédrale de Sens au xiie  siècle. […] Qu’Adam soit vêtu d’une tunique rouge, mais Ève d’un vêtement de femme blanc, avec un voile de soie blanc, et que tous deux se tiennent debout devant la Figure (la Figure, c’est le nom par lequel Dieu est habituellement désigné dans le courant de la pièce), Adam plus rapproché pourtant, le visage respectueux, Ève la tête un peu plus inclinée. » Tout ceci est pour la mise en scène ; ce qui suit est pour la récitation ; écoutez ! […] Le drame va être ainsi une sorte de Bible historiée, le verset développé, paraphrasé, mis en action et en personnages. […] Mais tu es cependant plus sage : en grand sens il a mis ton courage (ton cœur) ; pour cela il fait bon s’adresser à toi.

625. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) »

S’il est vrai que je t’ai toujours chéri à l’égard d’un frère, si elle, elle n’a eu en estime que toi seul, et si elle a toujours fait en tout ta volonté, je te donne à elle pour mari, pour ami, pour tuteur et père : je te mets entre les mains tout notre bien, et je le confie à ta foi. » Elle met la main de Glycère dans la mienne : la mort la prend au même instant. […] Il a mis le doigt sur la plaie. […] Térence est le premier, chez les Romains, qui D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir. […] je fournirai l’argent tant que je pourrai ; quand il n’y en aura plus, peut-être qu’alors elles le mettront dehors. […] Diderot le fougueux, le verveux, a eu l’honneur de comprendre et de sentir dans Térence celui qui lui ressemblait le moins, celui qui n’outre rien, ne charge jamais, et qui ne met pas un trait de plus que nature.

626. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Histoire de la littérature anglaise par M. Taine. »

Michelle, était occupé à apaiser, à éteindre de tout son froid ce que le foyer des intelligences et des âmes mis en contact avec le souffle du dehors avait allumé au dedans d’ardeurs et d’incendies. Après avoir trop poussé et trop laissé faire, voilà qu’on se mettait à tout mortifier à plaisir16. […] Il n’y alla pas et demanda à être mis en disponibilité. […] Il se mit aux mathématiques, aux sciences, surtout à la physiologie. […] Il se mit donc, durant trois années, à pousser l’analyse mathématique (moins pourtant qu’il n’aurait voulu), et à suivre assidûment les cours de l’École de médecine, en y joignant ceux du Muséum17.

627. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Legkzinska »

L’on raconte qu’entrant dans la chambre où étaient sa femme et sa fille, il leur dit pour premier mot à toutes deux : « Mettons-nous à genoux et remercions Dieu. — Ah ! […] N’ayant jamais été mis en demeure d’en triompher parle travail, il s’y était totalement livré. […] Je lui répondis : « Je crois, Madame, le cœur du roi bien éloigné de ce qu’on appelle amour : vous n’êtes pas de même à son égard ; mais, croyez-moi, ne laissez pas trop éclater votre passion : qu’on ne s’aperçoive pas que vous craignez de la diminution dans ses sentiments, de peur que tant de beaux yeux qui le lorgnent continuellement ne mettent tout en jeu pour profiter de son changement. […] Marie Leckzinska n’y songea pas assez : elle ne voulait d’aucun démon, tandis qu’il aurait fallu y mettre de l’invention, de la fantaisie, même avec de l’honnêteté, quelque chose de français qui fît trêve à l’ennui. […] On a dansé après souper ; et, si cela recommence souvent, il n’est pas impossible que quelque belle courageuse ne mette la main sur le roi. » Mais il fallut quelques années de stage encore.

628. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Villemain et Cousin ont demandé leur mise à la retraite comme professeurs de la faculté des lettres. […] Guizot a mis en ordre et rédigé cette dernière série d’anciennes leçons, qui n’avaient jamais été publiées avec l’étendue et le soin convenables. […] Cousin, non content de l’étudier et de se plaire un instant avec elle, s’est mis à lui consacrer ses recherches, sa plume, son éloquence, et pourquoi ne le dirais-je pas ? […] Villemain a voulu faire de certaines mesures récentes, et qu’il a mise adroitement dans la bouche même de l’Empereur. […] On a dû mettre l’esprit aux arrêts.

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