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445. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre IV. Pourquoi les Français n’ont que des mémoires. »

Il aime à dire : J’étais là, le roi me dit… J’appris du prince… Je conseillai, je prévis le bien, le mal. […] sans doute, en censurant les choses déshonnêtes, et en louant les bonnes, ces grands génies n’ont pas cru que la liberté d’écrire consistât à fronder les gouvernements, et à ébranler les bases du devoir ; sans doute s’ils eussent fait un usage si pernicieux de leur talent, Auguste, Trajan et Louis les auraient forcés au silence ; mais cette espèce de dépendance n’est-elle pas plutôt un bien qu’un mal ?

446. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Encore cette fois le roi est un brigand ; mais son historien sait que parfois il a l’âme grande, et dit le bien aussi franchement que le mal. […] C’est double plaisir qu’une telle aventure : « Le galant y voit deux profits, son bien premièrement, et puis le mal d’autrui. » Quelquefois il échoue. […] Il doit « complaire à son maître », chasser les gens mal vêtus, les mendiants, tout ce qui n’est point digne d’être reçu dans la société choisie. […] Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue Qu’il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout le mal. […] Qu’ils ont de maux et que je plains leur sort !

447. (1899) Préfaces. — Les poètes contemporains. — Discours sur Victor Hugo pp. 215-309

La critique et le public sont des juges mal informés. […] Avoir des idées et mal écrire sont, en France, deux termes corrélatifs. […] Cette source lui fait donc défaut, et l’estampille démocratique dont on l’affuble lui va fort mal, malgré la Liberté de la Curée, cette forte femme qui ne prend ses amours que dans la populace. […] Nous les lisons peu cependant, car ce sont dessers, bien que mal faits, payant ainsi d’ingratitude ces chastes poètes qui consacrent à ce labeur infécond plus de veilles et d’huile qu’ils ne l’avouent. […] Les Fleurs du Mal ne sont donc point une œuvre d’art où l’on puisse pénétrer sans initiation.

448. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Le remède qu’il propose pour guérir tous les maux causés par cette guerre, qui le croirait ? […] Sans doute Louis XIV était cause d’une partie des maux qui accablaient la France ; mais lui seul avait le secret de les guérir, et ce secret c’était la victoire. […] On a vu quels durs avis le précepteur donne au vieux roi, l’étrange conseil de restituer ses conquêtes, comme illégitimes, et, pour unique remède à tous les maux de la guerre, la défaite. […] Quoi qu’il en soit, il demandait des remèdes à celui d’où lui venait le mal ; mal aimé, entretenu, selon le langage du temps. […] Fénelon le premier y mit du prix dans l’ordre de la société, au point de vue des biens et des maux de la vie présente.

449. (1925) La fin de l’art

Je ne sais plus pour quel mal on leur administrait cette drogue infâme, mais il est certain que nos ancêtres l’absorbaient volontiers. […] Ce n’est que tout récemment que l’on découvrit qu’il pouvait y avoir une relation entre ce régime trop bénin et l’extension de ce mal. […] Il semble qu’on n’ait rien à se reprocher et pourtant le mal est venu, il est là. […] Le rhume est un mal ridicule, mais aussi un mal affreux. […] Que ces questions de nationalités sont donc mal comprises !

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