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897. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Carle Vanloo  » pp. 117-119

Quiconque veut décocher une flèche, prend son arc de la main gauche, étend ce bras, place sa flèche, saisit la corde et la flèche, de la main droite, les tire à lui de toute sa force, avance une jambe en avant, et recule en arrière, s’efface le corps un peu sur un côté, se penche vers l’endroit qu’il menace, et se déploie dans toute sa longueur.

898. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

Chimie, physique, médecine, théologie, il a passé la main d’un maître sur tout l’écartement du clavier. […] Il nous saisit aux cheveux de sa main inspirée et nous balance dans le vide agité de ses doutes.

899. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Mercier » pp. 1-6

Cette main, qui n’a pas l’adorable tournure de la main des maîtres, a des muscles et des veines, et sa force, on la sent, même quand elle est gauche ou brutale.

900. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « L’abbé Fléchier » pp. 383-416

Lorsque Louis XIV prit en main le gouvernement après la mort de Mazarin, l’Auvergne était un des pays les plus signalés par le nombre comme par l’impunité audacieuse des crimes ; dès 1661 et dans les années suivantes, les intendants ne cessaient d’y dénoncer à Colbert toutes sortes d’abus de pouvoir et d’excès de la part des nobles, protégés et couverts qu’ils étaient par les officiers mêmes de justice : ce fut aussi l’Auvergne que l’on jugea à propos de choisir pour commencer la réparation dans le royaume. […] elle est vive, elle est alerte et hardie ; elle insulte ce qu’elle touche, elle met sans façon la main aux choses ; ou, si par adresse et par ruse, chez quelqu’un de ses disciples, cette plaisanterie en de tels sujets se déguise et se fait raffinée, riante, coquette et lascive (comme chez Parny), vous sentez le venin sous le miel : Impia sub dulci melle venena latent. […] En lisant, dans les Mémoires de Saint-Simon, le portrait du même M. de Caumartin, conseiller d’État et intendant des finances, mort en 1720, on y découvre des caractères de bonne éducation qui décèlent la main excellente de son précepteur. […] Il n’avait jamais lu que la plume ou un crayon à la main ; il avait infiniment lu, et n’avait jamais rien oublié de ce qu’il avait lu, jusqu’à en citer le livre et la page. […] Faites que je le prenne en repos et à mon aise, autrement je recommencerai à tousser, et vous répondrez à votre cœur de tous les accidents qui pourraient arriver à ma poitrine. » Ces lettres inédites de Fléchier à Mlle Des Houlières sont en bonnes mains, et j’espère qu’elles seront bientôt publiées.

901. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Une hirondelle domestique, accablée de fatigue, se posa sur une voile, assez près pour être prise à la main ; c’était un dernier, un tardif message de la patrie, inattendu dans un pareil moment, et qui, comme eux, avait été porté sur les mers par un penchant invincible. […] Rien, absolument rien, si ce n’est qu’un gentilhomme prussien avait eu la pensée de visiter l’univers, et que son voyage trigonométrique s’était borné à parcourir, le compas et le baromètre à la main, deux ou trois moitiés des dix-sept vice-royautés de l’Espagne dans le nouveau monde. […] Je me serais défié des serments de l’un, j’aurais cru au serrement de main de l’autre. […] C’est ce qui nuit aujourd’hui à sa gloire : elle était trop préparée de main d’homme. […] Sa stature était de moyenne taille ; ses pieds et ses mains étaient petits et admirablement faits ; sa tête, au front haut et large, était garnie de cheveux d’un blanc d’argent ; ses yeux bleus étaient vifs, pleins d’expression et de jeunesse.

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