Mais qu’importe, si les prêtres conservent un immense ascendant sur le peuple, qui est ici le maître absolu ? […] Le corps est le serviteur et l’âme est le maître, et c’est déroger à la grande loi d’ordre et d’harmonie que de mettre en quelque manière le maître au service de l’esclave, le maître en extase devant l’esclave et l’esclave en posture de dieu devant le maître. […] Il faut comme s’exercer à être maître de soi. […] La loi morale pratique c’est : connaître la vie pour en être maître. […] Il pénètre dans l’éducation, les maîtres craignant et ménageant leurs disciples, et ceux-ci se moquant de leurs maîtres et de leurs gouverneurs.
J’ai essayé de marquer le plus fortement que j’ai pu, à propos de ces maîtres de notre génération, celles de ces causes qui m’ont paru essentielles. […] Les tableaux des murs sont des maîtres les plus étrangers les uns aux autres par la facture et par l’idéal. […] Quel respect des maîtres ! […] Et ces petits faits étaient montrés avec une magie de prose où les plus habiles stylistes du temps reconnaissaient la facture d’un de leurs maîtres. […] chère bon maître, si vous pouviez haïr !
Qu’il soit un maître aussi de la politique traditionnelle, c’est la preuve la plus éclatante que ces deux politiques n’en font qu’une. […] Le ton de respect de l’élève pour le maître atteste avec quelle soumission réfléchie le rhétoricien a mené son existence scolaire. […] L’enfant qui fuit l’école ou n’y travaille pas fait son métier d’enfant Mais les maîtres qui ne savent ni attirer l’élève ni le retenir ? […] Il y a intérêt aussi à ce que ces maîtres aient choisi cette tâche désintéressée et ingrate, par vocation et non par carrière. […] L’esprit d’analyse et de curiosité commençait, dès les Pensées d’août, à régner en maître absolu dans cette âme.
Après tout, l’homme est toujours son propre maître, et son propre esclave. […] À ce moment, tout est décidé ; quels que soient les événements, il faut bien qu’un jour il devienne maître. […] Je regardais tout à l’heure sur le navire les matelots au gouvernail, avec leurs paletots imperméables, leurs grosses bottes ruisselantes, leurs calottes de cuir à rebord, si attentifs, si précis dans leurs mouvements, si graves, si maîtres d’eux-mêmes. […] Les clerks, sans se presser, crient les numéros ; les hommes poussent ou tirent sans confusion, avec calme, épargnant leur peine, pendant que le maître flegmatique, en chapeau noir, commande gravement avec des gestes rares et sans prononcer un mot. […] Chez nous, quand un homme a une idée, il l’écrit ; une douzaine de personnes la jugent bonne ; et là-dessus tous mettent en commun de l’argent pour la publier ; cela fait une petite association, qui grandit, imprime des traités à bon marché, fait des lectures, puis des pétitions, rallie l’opinion, et enfin apporte un projet au Parlement ; le Parlement refuse, ou remet l’affaire ; cependant le projet prend du poids ; la majorité de la nation pousse, elle force les portes, et voilà une loi faite. » Libre à chacun d’agir ainsi ; les ouvriers peuvent se liguer contre leurs maîtres ; en effet, leurs associations enveloppent toute l’Angleterre ; à Preston, je crois, il y eut une fois une grève qui dura plus de six mois.
Quant à Machiavel, il ne fut point coupable de cette inconséquence de tant de grandes âmes italiennes ; il ne conseille ni ne conspire jamais l’asservissement de sa patrie à des maîtres étrangers ; en cela, seul entre tous, son patriotisme au moins lui servit de vertu. […] Machiavel, dans ce livre, écrivit de la politique pour la politique ; il fit ce qu’on appelle aujourd’hui de l’art pour l’art ; il fut maître d’escrime, il ne fut pas un assassin. […] — « Du milieu de ces ruines, dit-il, et de ces peuples renouvelés, sortent de nouvelles langues ; le mélange de l’idiome maternel de ces peuples étrangers avec l’idiome de l’ancienne Rome donne une autre forme au langage. » — De temps en temps une armée, jadis romaine, sous la conduite d’un lieutenant de l’empereur d’Orient, vient lutter avec plus ou moins de succès contre les Lombards ou les Hérules maîtres de l’Italie. […] Tandis que ceci se passe au nord de l’Italie, les Sarrasins occupent en maîtres tout le midi et le littoral de l’Italie depuis Gênes jusqu’aux Calabres ; Rome, incapable de défendre ces plus belles contrées de l’Italie méridionale, se console en parodiant l’ancienne république, maîtresse du monde entre les murs croulants de la ville de Romulus et des Césars. […] Les Étrusques durent leur capitale à un grand marché fondé sur la colline escarpée de Fiesole ; d’où Florence descendit dans la plaine ; de là ce caractère mercantile qui resta l’âme de ce doux pays, et qui finit par lui donner pour magistrats des cardeurs de laine et pour maîtres une dynastie de marchands (les Médicis).