On parle, en marchant, de Meilhac et de la modernité de ses pièces, on parle des femmes de la société bourgeoise se disputant Gambetta, on parle des catastropheux de la littérature, et de la mission officielle qu’ils se donnent, d’apprendre à leurs amis, sans en être priés, que leurs livres ne valent rien, on parle des Mémoires de Philarète Chasles, dont Daudet admire la vie du style.
Et il est en effet le poète charmant et gâté, celui qui trouve place dans toutes les mémoires, même les plus moroses.
Grâce aux Filles de mémoire, J’ai chanté des animaux ; Peut-être d’autres héros M’auraient acquis moins de gloire.
… Seulement, ceux qui l’ont publié, ce malheureux Cours, ne se sont donc pas servis des leurs pour se convaincre de ceci : c’est qu’un ennemi de Michelet n’aurait pas mieux fait qu’eux contre sa mémoire en ressuscitant ce Cours inconsistant, utopique et niais, quoique très éloquent, — car l’éloquence n’est qu’une servante de l’esprit, toujours prête à tout faire, — et en ne voyant pas que Michelet en reste sur place, comme prévision politique, absolument déshonoré !
Son livre des Amours de Philippe bercera doucement les imaginations, sans compromettre le cœur de personne ; et il ira rejoindre dans le succès momentané et dans l’oubli sa sœur Sybille, déjà oubliée par la raison qu’il n’y a que l’originalité qui cramponne les livres dans la mémoire des hommes.