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480. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre Premier »

La mère vaut mieux que les filles. […] Je veux mon rang parmi les femmes sérieuses, Ces mères et ces sœurs pour nous mystérieuses, Dont nous ne savons rien, pauvres filles, sinon Le respect que font voir nos amants à leur nom. […] De ce lit de mort, la jeune fille s’est relevée veuve et mère : veuve de son cœur éteint à toutes les flammes de l’amour, mère de l’enfant qu’elle a fait homme et qui lui a coûté la vie de sa jeunesse.

481. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

Je lui mis sa robe et le menai par la main le long de la garenne du nord, où il fit quelques pas tout seul, les premiers, ce que j’allai annoncer en grande joie à ma mère : Maurice, Maurice a marché seul ! […] J’avais tout mis en toi, dit-elle encore, comme une mère en son fils ; j’étais moins sœur que mère.

482. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre III. Théorie de la fable poétique »

Achille n’est pas seulement la force héroïque : c’est le jeune fils d’une déesse, le plus beau des Grecs, qui, outragé, pleure comme un enfant dans le sein de sa mère ; qui sur la grève solitaire chante avec la lyre en contemplant la mer immense ; qui console son ami affligé avec un accent aussi tendre et aussi ému que celui d’une jeune mère : « Pourquoi pleures-tu, Patrocle, comme une enfant qui ne sait pas encore parler, qui court après sa mère afin qu’on la prenne, la tire par sa robe, et l’arrête, et la regarde en pleurant pour être portée dans ses bras ? 

483. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

Mais, comme l’explique un damné, « l’air du paradis est fatal à la mémoire : chacun de nous a là-haut un parent, un ami, un frère, une sœur, une mère, une femme ; de ces êtres chéris nous ne pûmes jamais obtenir un regard ». […] Et la Bohème en famille, ce bizarre intérieur du sculpteur Simaise, la mère dans un hamac, quatre grandes filles remplissant l’atelier de leur tapage, de leurs chiffons, une fête perpétuelle… « Plus ils vont, plus ils sont joyeux. […] Ainsi le duo de Robert le Diable chanté par Tartarin avec Mme Bézuquet la mère, et le fameux : « Nan !

484. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Madame, duchesse d’Orléans. (D’après les Mémoires de Cosnac.) » pp. 305-321

Étant allée avec la reine sa mère faire visite à Londres à son royal frère pendant les premiers temps de cette restauration, elle y enflamma les cœurs et y fit l’essai de ses charmes ; elle avait au plus dix-sept ans. […] Tout s’ouvrait à la joie, à la galanterie, aux idées de gloire et d’amour, et aussi à l’esprit qui y avait part : car, à peine Madame fut-elle mariée et se fut-elle détachée de la reine sa mère qui la gardait à ses côtés, « ce fut une nouvelle découverte de lui trouver l’esprit aussi aimable que le reste ». […] Cette lettre renferme encore l’expression d’une douleur bien sensible pour une mère.

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