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674. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Voilà mon idée à posteriori du comique et de la comédie ; la voilà toute, et je trouverais étrangement hardi quelqu’un qui en croirait plus long sur cet article. […] À ceux qui ont besoin de trouver des taches au soleil, elle accorde sans peine que la reconnaissance finale est maladroitement expliquée, que les longs discours de Chrysalde sont inutiles, ennuyeux, et non seulement cela, mais qu’ils offensent trop le sens moral pour ne pas choquer le goût. […] Elle a voyagé en pays étranger, et elle se rappelle encore son premier scandale et sa longue indignation, aux cris d’admiration que poussaient les sauvages pour leur Dante, leur Caldéron eu leur Shakespeare. […] Il est un petit nombre d’œuvres qui, dans l’histoire universelle de l’art, ont obtenu des hommes un long et général assentiment ; on les appelle classiques 315. […] La logique la mène et la pousse rudement le long d’un étroit sentier à part, près de la route royale de la beauté.

675. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe » pp. 81-160

Un joli bonnet noir à la mode allemande s’adaptait étroitement à sa petite tête, qu’un col long et mince attachait gracieusement à une nuque souple et à des épaules d’une forme statuaire. […] Les cantiques du culte protestant ne me parurent pas trop longs cette fois, car, tandis que tout le monde chantait, je m’enivrais du bonheur de regarder cette adorable jeune fille. […] » Après une longue et vaine lamentation sur la vanité de la science pour le bonheur ou même pour la lumière, Faust ouvre négligemment un volume cabalistique ; il tombe par hasard sur le signe qui donne à l’homme la toute-puissance sur la nature et la toute-félicité. […] Les deux personnages, l’un menant l’autre, apparaissent ensuite dans un long sabbat de sorcières, vaine imitation de Shakespeare, puérilité poétique grotesque de détails, qui n’est propre qu’à amuser l’imagination d’enfants ou de la populace dans un conte de fée. […] Ta bien-aimée, en attendant, est dans la sombre ville, et tout lui pèse, tout la chagrine ; elle t’aime au-delà de sa puissance de sentir ; le temps lui paraît lamentablement long ; elle s’accoude à sa fenêtre, regarde passer les nuages au-dessus des vieux murs gris de la ville.

676. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

La haute muraille noire du Mont-du-Chat étend et gonfle ses fondements jusque dans cette vallée ; ses ruisseaux, ses cascades, ses longues ombres s’y versent dans le torrent large et rocailleux de l’Aisse. […] Elle se composait du comte de Maistre, ambassadeur de Sardaigne à Pétersbourg, rentrant après une longue absence dans sa patrie, et prêt à publier ses grands et étranges livres qui gonflaient son portefeuille, et qui sont devenus la controverse d’aujourd’hui ; de sa femme et de ses filles, retrouvées à cette halte après une longue séparation. […] Après le dîner, seul ou en compagnie de l’un ou l’autre d’entre nous, il prenait en main sa canne à pommeau d’or cueillie parmi les joncs dans quelque marais du Caucase, et il faisait de longues promenades sur les collines ou dans la vallée de ses pères. […] Après ces longues promenades, où l’esprit et les pas s’égaraient délicieusement à sa suite, il rentrait à la maison ; quelquefois il s’arrêtait encore un moment à l’église du faubourg ou du village ; puis la conversation reprenait jusqu’au souper, aussi diverse, aussi enjouée et quelquefois aussi étincelante qu’en plein soleil. […] « Tout le monde sait qu’il y a des révolutions heureuses et des usurpations auxquelles il plaît à la Providence d’apposer le sceau de la légitimité par une longue possession.

677. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Les Italiens amollis, trop heureux de leur long repos et de leurs richesses, laissèrent combattre les trois puissances, Espagne, France, Autriche, sur leur territoire, sans prendre part à la lutte où il s’agissait de disposer d’eux. […] Leur longue résistance et leur capitulation glorieuse honorèrent en effet le malheur de Venise ; Pepe et Manin trouvèrent un asile en France. […] » répondit-il en soupirant et après un long silence, « un homme peut s’estimer heureux quand il réussit à faire une belle action, bien que les apparences n’en soient pas toutes également belles. […] L’éclair voilé de sa longue ambition l’illumine ; il proclame une constitution, arme de guerre légitime et infaillible contre l’Autriche. […] Ici nous n’en sommes pas réduits à conjecturer ; nous pouvons affirmer avec certitude l’opinion de Machiavel sur les vrais intérêts de sa patrie, car ses opinions sur la nature de la constitution fédérale qui convient à l’Italie sont toutes écrites d’avance dans les considérations lumineuses et anticipées sur la nature des choses de son temps et des temps futurs ; la politique tout expérimentale de Machiavel n’était que de la logique à longue vue ; la logique est le prophète infaillible des événements à distance : le génie est presbyte.

678. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

« Transporté de rage, — c’est le mot qui le peindra le mieux, — il révéla dans ce très long entretien ses angoisses extrêmes. […] Mais, en homme plein de pénétration et de sagacité, il avoua, après un long entretien et de mûres réflexions, que l’opinion et le projet de M.  […] Si cette séance ne fut pas aussi longue que la première, assurément elle ne fut pas courte. […] Toute cette première partie du pontificat ne fut qu’une longue et difficile diplomatie entre les exigences injurieuses et les prétentions menaçantes de l’empire et la faiblesse consciencieuse du pape. […] « Il serait trop long de rapporter tout ce que nous échangeâmes de paroles dans cette conversation interminable, qui me coûta, je le répète, des sueurs de mort.

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