Elle procède par la prédication, et veut inscrire dans la loi toutes les vérités religieuses et philosophiques. […] Comment s’est-il dérobé aux lois générales de l’histoire littéraire ? […] Dans la succession même des nuances, n’y a-t-il pas une loi ? Et cette loi, qu’elle est-elle ? […] Cependant ce n’est ni avec la religion, ni avec la loi que nous devons le juger ici.
Et cependant, aucun ne songe à simplement appliquer au roman, au drame, la simple loi du classicisme, la loi de tout art objectif, humain, qui tient dans cette brève formule : « Subordonner le plus d’humanité possible à une idée préconçue de beauté. » Allez ! […] — La loi des nombres gouverne les sentiments et les images et ce qui paraît être l’extérieur est tout bonnement le dedans. » J’ai cité cette page au hasard. […] Car le front n’ayant pas de maintien ni de loi S’abandonne à pencher dans tous les sens. […] Duhamel et Vildrac s’avisent de nous fournir tout un lot de lois rythmiques « facultatives » et ils appuient d’exemples nombreux, tour à tour, la loi de constante rythmique, la loi d’équilibre rythmique, la loi de symétrie. […] C’est chose remarquable que des trois unités, la seule dont Racine ait violé la loi, soit l’unité d’action, la plus juste.
De la même façon qu’il a composé des caractères ; le domaine seul est différent, l’art et ses lois n’ont pas changé. […] Ce sont, dit-il, leurs lois qui m’ont de ce logis Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils L’ont de Pierre à Simon, puis à moi, Jean, transmis Le premier occupant ! est-ce une loi plus sage ? […] Il n’accepte un arbitre que pour faire consacrer sa violence, et se réserve le droit de violer la loi qu’il a consentie, si elle n’est pas aussi inique que lui. […] Faute d’y recourir, on viole leurs lois.
. — Un roi constitutionnel n’a qu’un pouvoir limité ; cela signifie que, s’il ordonne certaines choses, le renvoi d’un fonctionnaire, la promulgation d’une loi, elles seront faites, mais que, s’il ordonné d’autres choses, par exemple celles qu’on citait tout à l’heure, elles ne seront pas faites ; cela ne signifie rien de plus. […] Les positivistes eux-mêmes subissent l’illusion ; en vain, ils réduisent toute connaissance à la découverte des faits et de leurs lois. Par-delà la région accessible des faits et de leurs lois, ils posent une région inaccessible, celle des substances, choses réelles et dont la science serait certainement très précieuse, mais vers lesquelles nulle recherche ne doit s’égarer, parce que l’expérience atteste la vanité de toute recherche à cet endroit. […] Dans tout cela, il n’y a que des mouvements présents, futurs, ou possibles, liés à certaines conditions, variables en grandeur et en direction suivant une certaine loi, et déterminés par rapport à certains points.
Du jour où son esprit au-dessus du sentiment, conçoit la loi morale, elle est chrétienne. […] Mme de Staël prétend aussi, « en parcourant les révolutions du monde et la succession des siècles », manifester la loi de « la perfectibilité de l’espèce humaine ». […] Nous voici conduits au principe nouveau, large, fécond, dont Mme de Staël a voulu donner la démonstration par son livre, et qui contient tout le développement postérieur de la critique : « Je me suis proposé, dit-elle, d’examiner quelle est l’influence de la religion, des mœurs, des lois sur la littérature, et quelle est l’influence de la littérature sur la religion, les mœurs et les lois… Il me semble que l’on n’a pas suffisamment analysé les causes morales et politiques qui modifient l’esprit de la littérature… En observant les différences caractéristiques qui se trouvent entre les écrits des Italiens, des Anglais, des Allemands et des Français, j’ai cru pouvoir démontrer que les institutions politiques et religieuses avaient la plus grande part à ces diversités constantes. » Il semble qu’elle ne tienne pas trop, pour la poésie, à sa doctrine du progrès, et qu’elle se contente de constater des différences : si c’est sa pensée, la correction est heureuse.