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877. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XV. Les jeunes maîtres du roman : Paul Hervieu, Alfred Capus, Jules Renard » pp. 181-195

Il est un peu fort que nous ignorions comment se prénomme Le Hinglé, héros du livre. […] Dès ses premiers livres, le succès lui a souri, et jusqu’ici il n’a pas trop souri au succès. […] Quand j’ai lu Deux plaisanteries, l’un de ses premiers petits livres, le meilleur public n’ignorait déjà plus son nom. […] Le sujet social du livre est mal étreint. […] Le charme est à toutes les pages de ce livre, si plein d’expérience, de naturel, de simplicité, de goût.

878. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Ch.-L. Livet »

I Ne croirait-on pas, à un pareil titre, — Précieux et Précieuses 17, — que ce livre est un coup d’audace ? […] … Et pour mon compte, avant d’ouvrir ce livre, c’est à ce dernier parti que je m’arrêtais. […] Malgré les sévérités embarrassées et entortillées de son livre, il n’est pas, au fond, un méchant homme pour les dames, ce Livet. […] Une femme justement vénérée exprime cette autre gloire, et c’est par cette femme, naturellement, que Livet ouvre son livre. […] Ce qu’il y a de plus intéressant dans ce livre ne les concerne pas.

879. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Malgré tout, nous ne haïssons point ces livres qui nous offrent tant de sensations emmagasinées et tant d’humanité toute vive et toute proche de nous. […] Un tel livre a la vie et la variété d’un album d’études. […] Renée Mauperin est un livre ravissant, un des plus spirituels qui soient. […] Leurs fins de livre sont navrantes. […] Les livres destinés à durer ne sont pas nécessairement les plus intéressants pour la génération où ils ont été écrits.

880. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

[Génie du christianisme, 2e partie, livre III, chapitre VI (éd. de 1809).] Victor Hugo L’autre jour, j’ouvris un livre qui venait de paraître, sans nom d’auteur, avec ce simple titre : Méditations poétiques. […] Continuant à les feuilleter, j’établis involontairement un parallèle entre l’auteur de ce livre et le malheureux poète de la Jeune Captive . […] Il faut jeter le livre ou se résoudre à le relire souvent ; ses vers ne veulent pas être jugés, mais sentis.

881. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Bathild Bouniol »

L’image, qui presque partout (et même en philosophie) a culbuté l’idée, l’image, dans ce poète dépaysé, n’a ni la puissance ni l’imprévu qui nous enlèvent ; on la connaît, on l’a déjà vue… Enfin, ce rhythme dont nous parlions tout à l’heure, et qui est d’un travail si agencé et si merveilleux sous la plume de Gramont, cette guirlande flexible et forte que tout poète moderne semble tenu d’enlacer et de sertir autour de sa pensée, tant les travaux sur le rhythme et la langue du mètre ont été multipliés en ces derniers temps, Bouniol, s’il ne le dédaigne, semble l’oublier ; et c’est ainsi qu’il se présente tout d’abord, modeste et hardi, dans son livre, dénué des trois forces de la poésie telle que l’Imagination l’aime et la veut au xixe  siècle. […] Quoi de plus nouveau, en effet, que ces qualités de son talent et de son livre dans notre littérature recherchée, blasée, affectée, attifée, tour à tour spleenétique et vaporeuse, nerveuse et malade de cette maladie dont Heine disait, avec une ironie de rencontre plus profonde peut-être que son intention d’ironie : « Tous les hommes d’esprit sont malades de leur esprit même !  […] Il a conçu son livre comme une épopée, dont chaque satire serait un chant qui en varierait et en rappellerait l’unité. […] Seulement, quelque idée qu’on s’en fasse, on n’aura une notion juste du mouvement de cet esprit qui, si nous ne nous trompons, a le signe des forts : l’abondance, qu’en lisant dans le livre même : La France devant Dieu, Le Souverain et les sujets, La Leçon d’anatomie, La Barricade, Le Théâtre, La Peste littéraire, Les Catastrophes, Le Journaliste, Le Doigt de Dieu dans les révolutions, La Graine du Comédien, L’Amour des bêtes, Comment on se marie, La Morgue, et tant d’autres morceaux dont les titres seuls attestent éloquemment la largeur de circonférence dans laquelle l’auteur de la Croisade étend les rayons de son observation poétique.

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