À quoi tiennent les destinées littéraires ! […] Mais déjà elle avait fait l’essai dangereux de la célébrité littéraire par des œuvres qui avaient surpris l’attention publique. […] Je me suis reconnue, dans mes qualités et mes défauts, et j’ai repris possession de mon moi littéraire. […] Elle s’intéressait vivement à ces diverses manifestations de la vie littéraire. […] Revue des Deux Mondes, Revue littéraire, 1er janvier 1887.
Conversations littéraires et morales par H. […] Depuis 1853, il donna également des articles littéraires au Journal des Débats, avec redoublement d’activité dans les dernières années. […] Il a écrit sur Baour-Lormian un agréable article (25 janvier 1855), mais qui n’est pas du tout exact et juste comme chapitre d’histoire littéraire. […] Il serait peu bienséant de les défendre contre lui, quoiqu’il fasse pénitence tous les lundis de les avoir partagées ; mais enfin, au début, la réforme littéraire était assez sage, comme le sont les réformes qui commencent… Quand les partis auront achevé de désarmer, quand les opinions seront tout à fait calmes, l’heure et le jour viendront alors, — l’heure bienveillante et le jour favorable. […] Il eut un adversaire que ses amis et lui ne nommaient alors qu’avec des signes d’horreur profonde et dont il faut bien pourtant reconnaître la valeur, maintenant que L’Univers n’existe plus, et que tout cela est presque devenu de l’histoire littéraire ; je veux parler de M.
Mais j’aimerais assez le dialogue dans les choses littéraires, si elles étaient encore établies comme autrefois, s’il y avait, entre les journaux qui ont de la place et du loisir pour la critique désintéressée, assez de rapports de bon voisinage et assez de silence dans la rue pour que l’on pût, à certains jours, causer commodément d’une fenêtre ou d’une porte à l’autre : ainsi entre l’ancien Journal de Paris du temps de Rœderer et le Publiciste de M. […] On méditait, si j’étais bien informé, une sorte de petite révolution littéraire aux Débats ; le ministère Martignac (on était alors sous le ministère Martignac) permettait de s’occuper de discussions poétiques, d’odes et de drames, et s’il avait duré, tout promettait quelques saisons de luttes pacifiques très vives. […] Mais une certaine reconnaissance toutefois, liée au souvenir d’une heureuse journée, m’est toujours restée de cet accueil, de cette idée bienveillante des anciens Bertin, et tant qu’il y aura un Bertin aux Débats, tant qu’il y aura de ces rédacteurs qui sont allés aux Roches, nous ne pourrons nous étonner que la justice ou l’indulgence littéraire y triomphe de préventions politiques qui elles-mêmes ne se trahissent que par accès et qui ont leurs intermittences. […] Que serait-ce si, au nombre des moralistes français du xviiie siècle, on rangeait, comme on en a le droit, le grand Frédéric, notre compatriote littéraire, le plus sensé, le plus éclairé (quand il ne goguenarde pas trop), le plus ami de la raison et, pour tout dire, le plus cousin de Montaigne et de Bayle, parmi les écrivains porte-couronne ! […] Mais qu’on n’aille pas dire, à cause de cette inévitable imprévoyance mêlée à tant d’espérances légitimes et depuis justifiées, que le xviiie siècle, dans son ensemble comme dans son élite, ne reste pas incomparablement supérieur à la seconde moitié du xviie siècle par les lumières et la connaissance de l’homme vrai, de l’homme moderne en société, de l’homme civil, religieux, politique, tel qu’il sort et se prononce dans les cahiers des États-Généraux, et tel qu’il se retrouve, somme toute, après le naufrage même, au temps du Consulat : ce serait substituer un préjugé littéraire à un fait positif, à une vérité historique incontestable.
I La carrière littéraire de M. […] Nous sommes tentés de croire qu’un si savant homme, si profondément imbu des meilleures traditions littéraires, n’est pas un Touranien bien authentique ; que la glorification, dans toute son œuvre, des gueux et des irréguliers en tout genre n’est peut-être bien qu’un jeu d’esprit. […] Richepin, la part d’inspiration franche et la part d’artifice littéraire, ce qui appartient au Touranien contempteur des dieux et des lois et ce qui appartient à l’Arya enfileur de mots. […] Cette complaisance et cet attardement dans de telles amusettes littéraires sont d’un virtuose un peu puéril. […] Dans les portraits littéraires que j’esquisse, je ne cherche qu’à reproduire l’image que je me forme involontairement de chaque écrivain, en négligeant ce qui, dans son œuvre, ne se rapporte pas à cette vision.
Et avec toutes ces lectures nécessairement très variées et disparates, on ne parvient à former qu’une suite d’accidents, d’anecdotes littéraires, sans rapport et sans lien. […] Les personnes qui ont le mieux connu Napoléon ont remarqué que, dans cette éducation littéraire rapide qu’il dut s’improviser à lui-même quand il eut pris possession de la puissance, il commença par préférer hautement Corneille ; il n’en vint que plus tard à goûter Racine, mais il y vint. […] Je continue de donner les simples notes qui suggèrent, chemin faisant, plus d’une réflexion littéraire : Fables de La Fontaine. — Elles amusent ; mais la morale qu’elles expriment déroute parfois les ouvriers ; ils cherchent où est la leçon. […] Les hommes distingués qui se sont dévoués jusqu’ici, par goût et par zèle, à ces fonctions tout à fait gratuites, font certainement une œuvre bien estimable ; mais il y a quelque chose qui l’est encore plus (ils m’excuseront de le penser, et ils l’ont pensé avant moi), c’est de voir, comme cela a lieu au Conservatoire, des ouvriers, leur journée finie, s’en venir de Passy ou de Neuilly pour assister, à huit heures du soir, à une lecture littéraire. […] J’ai vu un temps où nous étions loin de songer à ces choses ; c’était le beau temps des athénées, des cénacles, des réunions littéraires choisies, entre soi, à huis clos.