et le premier Corps littéraire de la France appréhendera-t-il de se compromettre en intervenant dans une dispute qui intéresse toute la littérature française ? […] Le sujet de poésie proposé par l’Académie pour 1831 était la Gloire littéraire de la France. […] Je reviens au caractère politique qui a souvent compliqué sa physionomie littéraire. […] Halphen, redevient toute littéraire : c’est un prix de 1,500 francs à décerner tous les trois ans, l’Académie ayant le choix de l’ouvrage « qu’elle jugera à la fois le plus remarquable au point de vue littéraire ou historique et le plus digne au point de vue moral ». […] L’Académie, dans son cercle supérieur, n’enseigne pas : ce n’est pas une école, c’est le plus littéraire des salons.
Nous pouvons dès lors chercher ce que nous avons appelé la formule générale d’une époque littéraire. […] Elle doit, d’une part, comprendre les éléments littéraires qui composent l’époque étudiée, les divers groupes qui s’y touchent et s’y combattent, l’importance relative de ces différents groupes et des différents genres littéraires, etc. […] Mais, pour atteindre cette formule, suffit-il d’étudier les faits purement littéraires, dont la liaison étroite n’a pas besoin d’être démontrée ? […] Mais je crois qu’il est inutile et dangereux de porter dans cette étude des préoccupations étrangères à son objet propre ; je crois que les phénomènes littéraires sont assez intéressants et assez complexes en eux-mêmes pour que l’historien emploie et borne tous ses efforts à les débrouiller. […] Les faits de toute nature, qu’il rencontre chemin faisant, n’ont pas pour lui d’intérêt en eux-mêmes, ils ne méritent de l’arrêter que par leurs rapports avec les idées, les sentiments ou les formes qui se manifestent dans les œuvres littéraires de l’époque.
L’exercice de l’explication a pour but, et, lorsqu’il est bien pratiqué, pour effet, de créer chez les étudiants une habitude de lire attentivement et d’interpréter fidèlement les textes littéraires. […] Il y a une vérité accessible dans l’étude littéraire ; et c’est ce qui la fait noble et saine. […] Quand ce travail de mot à mot, pour ainsi dire, est achevé, alors il s’agit de passer du sens littéral au sens littéraire. […] Les bons effets s’en feront sentir également à celui qui lira pour réunir les matériaux d’un travail de critique ou d’histoire littéraire, et à celui qui lira pour se cultiver. […] On supprima, ou l’on restreignit très vigoureusement, les leçons d’histoire littéraire.
Nulle musique, nul marbre, nulle peinture, pas même le prélude de Tristan ou le Bellum de Puvis, ne m’ont transporté de joies comparables à mes bonheurs littéraires. […] De style, on n’en trouverait guère dans mes chroniques littéraires. […] Seulement il ne faut pas écrire de critique quand on n’a pas assez le sens historique pour comprendre la nécessité, donc la légitimité de toutes les éclosions littéraires. […] J’ai toujours séparé sans peine — je n’aurais pu agir d’autre sorte — mes sympathies personnelles et mes jugements littéraires. […] Il y a un intérêt d’histoire littéraire à préciser le genre du talent, et, au besoin, le tour particulier du gâtisme des écrivains aimés du public.
Sa mission littéraire était de façonner la littérature civile de la France à l’usage de la révolution et des discussions politiques. […] La France doit à ce grand coloriste sa langue littéraire mise au service de la science de la nature. […] Aussi la gloire littéraire force-t-elle quelquefois les portes des académies ; mais elle y entre toute faite, elle n’en vient pas. Ce n’est donc pas aux académies que les nations doivent leur gloire littéraire. […] Le génie littéraire et oratoire de la France répondit à l’attente du monde.