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157. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

comment et quand es-tu tombée d’une telle hauteur en si bas lieu ? […] Seul et presque étranger aux lieux où je suis né, Je passe le printemps qui m’était destiné. […] La jeunesse du lieu, dans ses atours de fête, Sort des maisons, s’épand sur les chemins, s’arrête Regardant, se montrant, doux et flatteur orgueil ! […] Mais les Romains avaient sous les yeux les originaux qui, à la rigueur, pouvaient dispenser d’Horace, tandis qu’à nous, Horace nous en tient lieu. […] Theil l’avait remarqué dans un article du journal la Paix (4 mars 1837), où il parlait de Leopardi à merveille, mais devant un public distrait et dans un lieu trop peu littéraire.

158. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

… votre accueil si gracieux, mes belles années écoulées près de vous, ce que je suis, ce que je fus, ce que j’implore, le lieu où je languis, ce qui m’y conduisit, ce qui m’y renferma, hélas ! […] Aucune vraisemblance, aucune vérité, aucune conformité à la poésie, à la nature des lieux, des temps et des choses. […] Cependant Tancrède, que le hasard conduit, va la chercher loin des lieux qui la cachent. […] Il sort enfin de la forêt ; un bruit sourd se fait entendre ; la clarté de la lune le conduit par des routes inconnues vers les lieux d’où ces sons semblent partir. […] « Les derniers liens qui arrêtaient son âme se brisaient l’un après l’autre : elle allait suivre l’âme de son amante, quand le hasard ou le besoin amena dans ces lieux une troupe de chrétiens.

159. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Le thème principal c’est l’homme, l’homme naturel et vrai, et sur ce thème les temps et les lieux font à l’indéfini des variations. […] En supprimant la distance, elles ont supprimé la constance de la vie dans un lieu déterminé. […] Il n’y a plus de centre pour le monde politique, plus de lieu distinctif où se tienne la balance de l’équilibre européen. Ce lieu fut Rome, pour le monde romain, puis pour le monde impérial et papal. […] L’église changera de lieu : ce sera le théâtre.

160. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

Une terrasse de la maison de son grand-père d’où l’on avait une vue magnifique sur la montagne de Sassenage, et qui était le lieu de réunion les soirs d’été, fut, dit-il, le théâtre de ses principaux plaisirs durant dix ans (de 1789 à 1799). […] Cette conversation française, telle qu’un étranger peut l’entendre tous les jours au café de Foy et dans les lieux publics, me paraît le commerce armé de deux vanités. […] Dans ses brochures, il combat les deux unités de lieu et de temps, qui étaient encore rigoureusement recommandées ; il s’attache à montrer que pour des spectateurs qui viennent après la Révolution, après les guerres de l’Empire ; qui n’ont pas lu Quintilien, et qui ont fait la campagne de Moscou, il faut des cadres différents, et plus larges que ceux qui convenaient à la noble société de 1670. […] Nous avons eu, depuis, ce qui était alors l’idéal pour Beyle, ces drames ou tragédies en prose « qui durent plusieurs mois, et dont les événements se passent en des lieux divers » ; et pourtant ni Corneille ni Racine n’ont encore été surpassés. […] [NdA] Steindal est une ville de la Saxe prussienne, lieu natal de Winckelmann.

161. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

mais le pieux registre que garde ma mémoire de toutes tes tendresses en ce lieu, survit toujours à bien des orages qui ont effacé mille autres sujets moins profondément gravés. […] Cowper, alors âgé de vingt-deux ans, ne tint pas compte de ce qu’il jugea plus tard avoir été un appel et un avertissement ; il attribua bientôt l’amélioration de son état au simple changement d’air et aux divertissements du lieu, et il retourna à Londres reprendre sa vie, non pas licencieuse, mais gaiement dissipée et diversement légère. […] Un matin, en sortant de l’église, le jeune Unwin, fils d’un ministre du lieu, aimable jeune homme de vingt et un ans, s’était approché de Cowper qui allait se promener mélancoliquement seul sous une rangée d’arbres ; il lui avait fait des prévenances et s’était invité lui-même à prendre le thé avec lui pour l’après midi. […] Newton essaya d’occuper l’imagination de Cowper et de la détourner par une voie religieuse encore et déjà poétique, en l’engageant à écrire de concert avec lui quelques hymnes pour la petite communauté du lieu. […] En vain on veut lever les yeux     Aux desseins qu’on lui prête : Il est son seul juge en tous lieux,     Et son seul interprète19.

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