Surtout, comme on a voulu l’insinuer, n’allez pas réduire ce publié à un petit nombre d’élus ; ne faites pas de la langue poétique une langue d’initiés. […] Là, s’il n’y a plus de langue, c’est qu’il n’y a plus de nation. […] Celle qui est adressée à M. de Lamartine est une des plus belles odes de notre langue et de toutes les langues. […] Oui, on s’en prend à la langue du peu de sympathie qu’on a pour les idées. […] C’est même ce sentiment, c’est ce souci de la langue, qui conservent à M.
Il savait à fond les deux langues classiques et savantes, et il y joignait la connaissance exacte de presque toutes les langues vivantes, l’allemand, l’anglais, l’espagnol, etc. […] Duplessis a le plus montré sa complète connaissance des livres est la Bibliographie parémiologique ou études bibliographiques et littéraires sur les ouvrages et opuscules spécialement consacrés aux proverbes dans toutes les langues (1847).
Vous êtes poète, j’ai voulu surtout marquer votre place, à ce titre, dans la grande littérature, honorer en vous cette constance qui vous porte à chercher les succès difficiles, et vous inviter à marcher résolument dans ce véritable domaine de l’art, que les auteurs comme le public semblent tentés d’abandonner : non que je porte à la comédie en vers une préférence académique et que je lui croie plus de dignité qu’à la comédie en prose ; une grande comédie en prose est assurément une œuvre très littéraire, surtout si elle est l’œuvre d’un seul auteur ; mais la comédie en vers a cet avantage d’une langue particulière qui parle à la mémoire, et d’un art choisi, précis, délicat, et d’autant plus difficile que les esprits auxquels il s’adresse sont plus cultivés. […] Francisque Sarcey Jamais l’auteur de l’Aventurière n’avait parlé au théâtre une langue plus exacte et plus colorée à la fois. […] Sauf dans la Pierre de touche, le premier Augier a pris la langue des vers pour instrument comme l’autre la prose.
Seroit-on bien reçu à dire que personne n’étoit plus capable de remplacer l’Abbé Desfontaines ; que, né avec autant d’esprit que son prédécesseur, il l’a emporté sur lui du côté du talent de la Poésie, & qu’on peut en juger par son Ode sur la Journée de Fontenoy, & par d’autres Pieces connues ; que les Auteurs Grecs & Latins lui étoient aussi familiers que ceux du siecle de Louis XIV ; qu’il a réuni la connoissance de plusieurs Langues étrangeres au mérite de bien écrire dans la sienne ; qu’il s’est montré supérieur dans l’art de faire l’analyse d’un Ouvrage, & sur-tout d’une Piece de Théatre, quand il a voulu s’en donner la peine ? […] A-t-il pu imaginer qu’on adopteroit ses decisions, lorsqu’on l’a vu vingt fois s’efforcer de prouver que ce premier Poëte de notre Nation n’est pas si infaillible qu’on le pense ; que ses Ouvrages ne sont pas exempts de fautes contre la Langue & le goût ; qu’il a avancé des erreurs & des mensonges ; qu’il est injuste dans presque toutes ses critiques, indécent & atroce dans ses diatribes ; que tous ses Opéra sont détestables ; que plusieurs de ses Comédies n’ont d’autre mérite que celui de la versification ; que quelques-unes de ses Tragédies sont médiocres ; que ses Histoires sont remplies de faussetés, ses Satires de calomnies, ses Romans d’impiétés ? […] Thomas est moins éloquent que boursoufflé, plus compilateur & copiste, que censeur & original ; que M. de la Harpe, qui a traduit Suétone, a besoin d’étudier encore la Langue des Césars ; que les Extraits qu’il a fournis au Mercure, sont plus apprêtés que savans ; que son égoïsme enfin le rend d’abord insupportable & ensuite ridicule Comment s’expliquer de la sorte, & avoir le sens commun ?
La plume est la langue de l’âme ; telles pensées engendre l’une, tels écrits trace l’autre. […] Il y a un mois, il m’écrivit en langue chinoise et m’envoya la lettre par un exprès pour me prier, ou, pour mieux dire, supplier que je le lui envoyasse, parce qu’il avait dessein de fonder un collège où l’on enseignerait la langue castillane, et il voulait que le livre qu’on y lirait fût l’Histoire de Don Quichotte. […] La langue espagnole était très en usage alors à la Cour de France. […] Celle de Filleau de Saint-Martin, en 1678, vint permettre enfin à tout le monde de le lire dans une langue facile et agréable. […] Un célèbre poëte anglais du temps, Rowe, qui avait un pied dans la politique et qui eût désiré un poste important, reçut un jour de lord Oxford le conseil de se mettre à étudier la langue espagnole.