/ 2417
2203. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Première partie. Écoles et manifestes » pp. 13-41

Le naturalisme, avec sa passion absorbante du frisson nouveau, échouait bientôt à la même erreur, se traînait entre les deux pôles du bizarre et du vulgaire, sans parvenir à nous révéler la vie ; car toutes ces écoles avaient oublié que pour traduire la vie, il faut la porter en soi d’abord, ensuite, par une connaissance précise de sa langue et de son métier, la révéler le plus simplement possible.

2204. (1860) Ceci n’est pas un livre « Hors barrières » pp. 241-298

1º Capitolium : Capitole, en langue vulgaire.

2205. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Philarète Chasles » pp. 147-177

II Le premier de ces livres, non le premier en date, mais le premier dans l’ordre que je veux donner à leur examen, a un titre italien et minaudier : Galileo Galilei, ce qui signifie Galilée, comme on dit dans la langue de la gloire, qui a toujours aimé à parler français.

2206. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Formosa m’a bien l’air d’une tragédie cornélienne, — dont le style implique seulement (je veux bien l’avouer) un renouvellement de la langue poétique. […] Si on le serre de près, le romantisme ne sera plus qu’une révolution de la langue. — Mais, direz-vous, cette révolution ne suppose-t-elle pas celle de la pensée et du sentiment ? […] Elle ne consiste pas seulement à transformer en queues-rouges les magnifiques héros de la plus antique épopée et de la plus vénérable qui soit, ni à prêter à des gens d’il y a trois mille ans les usages, la langue et même l’argot d’aujourd’hui. […] Au reste, cette langue indéfinissable, tous les personnages la parlent plus ou moins. — tous, jusqu’au geôlier et aux marchandes de pain d’épices. […] Elle nivellera comme une vache avec sa langue.

2207. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Livre de l’institution de la femme chrestienne, tant en son enfance que mariage et viduité, aussi de l’office du mary, naguères composez en latin par Jehan Loys Vives, et nouvellement traduictz en langue françoyse par Pierre de Changy, escuyer, avec préface et glossaire, par A. […] Et l’on reconnaît à quel point il est vrai de dire que ce sont nos grands écrivains qui ont fait la langue française. La langue de Pierre de Changy, comparée à celle de Rabelais (et la première partie du Pantagruel est antérieure de vingt ans à l’Institution de la femme chrétienne), ressemble à un agréable balbutiement. […] J’aime surtout les vers, cette langue immortelle ! […] Il est un des rares poètes qui se soient créé une langue constamment poétique.

/ 2417