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10. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Du Rameau » pp. 288-298

le triomphe de la justice. du même. […] On voit la justice à droite sur le fond. […] Tout à fait du même côté, ses yeux hagards tournés sur la justice, son loup au-dessous d’elle, un poignard à la main, la cruauté est étendue sur des nuages qui la dérobent en partie. […] Proche du char de la justice, en devant, l’innocence toute nue, les bras tendus et les regards tournés sur la justice, la suit portée sur des nuages ; elle a son mouton derrière elle. […] Est-ce que ce sujet de l’innocence implorant le secours de la justice n’était pas assez beau, assez simple, pour fournir à une scène intéressante et pathétique ?

11. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre IV. De la méthode » pp. 81-92

Il faut donc que ce soit la Providence elle-même qui le retienne dans cet ordre de choses, et qui lui fasse suivre dans la justice la société de famille, de cité, et enfin la société humaine. […] La dispensatrice du juste parmi les hommes, c’est la justice divine, qui, appliquée aux affaires du monde par la Providence, conserve la société humaine. […] Ainsi sous un autre aspect, la science nouvelle devient une philosophie de l’autorité, source de la justice extérieure, pour parler le langage de la théologie morale. […] Cette justice intérieure, fut pratiquée par les Hébreux que le vrai Dieu éclairait de sa lumière, et auxquels sa loi défendait jusqu’aux pensées injustes, chose dont les législateurs mortels ne s’étaient jamais embarrassés. […] La justice intérieure ne fut connue chez eux que par les raisonnements des philosophes, lesquels ne parurent que deux mille ans après la formation des nations qui les produisirent.

12. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

La justice a toujours évoqué des idées d’égalité, de proportion, de compensation. […] De quelque manière qu’on se représente la transition de la justice relative à la justice absolue, qu’elle se soit faite en plusieurs fois ou tout d’un coup, il y a eu création. […] Et c’est elle que nous retrouvons en morale, quand les formes de plus en plus larges de la justice relative sont définies comme des approximations croissantes de la justice absolue. […] Il n’y avait pas de justice pour les esclaves, ou c’était une justice relative, presque facultative. […] Certes, la justice s’est singulièrement élargie depuis eux.

13. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVII, l’Orestie. — les Euménides. »

Pourquoi donc, d’ailleurs, leur justice partiale n’a-t-elle qu’un œil et qu’un bras ? […] Clameur inutile, le temple de la Justice s’étant écroulé. […] Si ce flambeau est éteint, quelle ville, désormais, quel homme respectera la Justice ? […] De cette alliance entre la vengeance et la loi, naîtra la Justice. […] La justice du juste tient à lui, et l’impiété tient à l’impie

14. (1858) Du vrai, du beau et du bien (7e éd.) pp. -492

L’homme peut dire : Ma raison ; rendons-lui cette justice qu’il n’a jamais osé dire : Ma vérité. […] Mais que dire de celui qui est la substance même de la justice et le foyer inépuisable de l’amour ? […] Sa justice et sa bonté sont partout, et dans nous et hors de nous. […] Il n’en a pu sentir la justice, puisqu’il n’y a rien de juste en soi. […] Le bourreau va lui prouver qu’il n’a pas réussi, mais non qu’il a agi contre la justice, car il n’y a point de justice.

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