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729. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Fustel de Coulanges » pp. 15-32

Le travail d’ensemble historique qu’il prépare ne peut donc pas avoir dit le dernier mot sur lequel on le jugera. […] Nous allons donc les voir jugées par un homme compétent, et dont le premier acte est de s’inscrire en faux contre cette idée de la conquête Germanique, qui a fait prendre la Féodalité pour une des conséquences déshonorantes de cette conquête, l’affranchissement des communes pour le soulèvement des vaincus contre les vainqueurs, et la Révolution française pour la revanche suprême et définitive de ces mêmes vaincus.

730. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le comte de Gasparin » pp. 100-116

Ainsi, pour conclure, quand nous mettrions de côté le parti-pris protestant qui plane comme une nuée sur tous les faits de ce grand règne et qui en obstrue la lumière, Innocent III interprété n’est pas jugé par le comte de Gasparin. […] la moralité du monde chrétien en proie aux erreurs les plus monstrueuses, — aucun de ces événements, qu’il fallait comprendre, n’a été jugé dans cette histoire au bout de la langue, et dans laquelle tout roule précipitamment et pêle-mêle, emporté par cette idée que l’Église romaine n’est pas la véritable Église, parce qu’elle a eu l’audace de vivre, de s’organiser et de devenir un gouvernement !

731. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Léon Gozlan » pp. 213-230

L’auteur, en effet, on le retrouvera bien toujours, puisqu’on a ses œuvres pour le juger. […] Dire comment il n’est que le troisième, expliquer sa place hiérarchique dans l’ordre de composition qu’il avait choisi pour les ambitions et les bonheurs de sa pensée, nous donnera l’occasion de poser quelques-unes de ces idées générales préliminaires sur lesquelles la Critique doit s’élever pour mieux juger les hommes qui seraient plus haut qu’elle de plain-pied.

732. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils » pp. 287-303

En effet, pour bien juger un livre, il faut être au-dessus de ce livre par la doctrine ou le point de vue central, et Alexandre Dumas n’est qu’au niveau de celui-ci. […] Il y a un auteur responsable, qu’il faut toujours juger dans la liberté, coupable ou innocente, de sa puissance !

733. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

Quelle raison peut nous faire juger beau le costume enrubanné du courtisan d’ancien régime, et vulgaire le simple vêtement bruni par le travail du terrassier, si ce n’est la pauvreté de notre esthétique, plus digne de sauvages ou d’enfants que d’hommes raffinés ? […] Laissant là cette abstraite terminologie, nous aimons mieux abandonner aux compétents le soin de juger son œuvre.

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