Il fonda une maison d’éducation, forma beaucoup d’élèves, et écrivit des brochures ou des articles de journaux sous le voile de l’anonyme et seulement pour satisfaire à ce qu’il croyait vrai.
C’est lui, un étranger, qui apporte en Bourgogne les nouvelles d’Alsace : l’insurrection y a été terrible ; la populace a saccagé l’hôtel de ville de Strasbourg, et personne n’en sait un mot à Dijon. « Cependant, écrit-il, voilà neuf jours que la chose est arrivée ; mais, quand il y en aurait dix-neuf, je doute qu’on eût été mieux renseigné. » Point de journaux dans les cafés ; nul centre d’information, de résolution, d’action locale.
On cite même victorieusement, à ce propos, ces lignes de Louis Veuillot : « La page raturée, refaite, recopiée, est la bonne ; la page tracée d’un seul jet, sans point ni virgule, sans rature, est l’excellente. » Ceci est peut-être vrai d’un article de journal, où l’excès du travail risque parfois d’atténuer la force d’un premier jet ; mais Louis Veuillot connaissait bien la valeur de la retouche et l’importance du travail, lui qui écrivait aussi ces lignes, que je recommande également à mes adversaires bruxellois : « Aujourd’hui, on est écrivain pour vivre.
Il est vrai que l’honnête balourd qui s’exprimait ainsi écrivait dans un journal belge, ce qui l’excusait et atténue le délit, mais pour nous, voilà la merveille !
Il a commencé de s’y distinguer par des articles spirituels, écrits pour un journal fameux qui n’est plus, mais dans lesquels il imitait trop, selon moi, son rédacteur en chef, dont le talent, très admiré, à juste titre, de ceux qui l’entouraient, leur imposait à tous des formes… originales pour lui seul.