Il a débuté, si je ne me trompe, dans le journal dit la Chronique de Paris, et sous l’aile de M. de Balzac ; il a été d’abord son disciple dans la nouvelle, et le voilà près de devenir aujourd’hui son rival dans le roman. […] Gerfaut, homme célèbre d’aujourd’hui, a tué à la chasse le baron de Bergenheim ce matin ; madame de Bergenheim s’est jetée à rivière ; on a supposé qu’en épouse passionnée elle n’avait pu survivre à son mari, que Gerfaut lui-même était au désespoir de son coup de fusil maladroit : les journaux ont inséré l’article nécrologique en ce sens.
Un écrivain de la petite bande des gens d’esprit inféodés à Balzac, Édouard Ourliac, qui fit preuve de verve dans les petits journaux avant de verser dans la littérature de chouannerie cléricale, a conté avec beaucoup d’entrain la pénible gestation de César Birotteau. […] Je songe aux calligraphies de maître d’écriture qu’Alexandre Dumas envoyait aux journaux, du vivant de son contemporain si tourmenté.
Après la révolution de Février, l’esprit français s’effeuilla en journaux. […] Maintenant que les circonstances politiques ont changé et que les journaux s’éclaircissent, le livre, c’est-à-dire l’œuvre recueillie et pensée, va-t-il se relever ?
Bien moins aux critiques eux-mêmes qu’à la superbe indifférence des directeurs de journaux. […] Ajoutez-y, si vous le voulez, le Journal des économistes. […] Demandez plutôt aux hommes et aux journaux sérieux. […] La publicité d’un journal qui n’est pas monarchiste ou ministériel, est-ce que cela compte ? […] Ses journaux ne disent plus le parti, mais la faction socialiste.
En ce moment de la journée, on ne vous demande qu’un journal, c’est-à-dire une page écrite en courant, au courant de la plume, en dehors de toute ambition littéraire ; où en voulez-vous venir, avec tout votre style ? […] Mes amis, laissez-les dire et se plaindre, ces braves gens qui se plaignent que la mariée est trop belle, et que le journal est trop bien écrit. […] C’est l’argent, c’est l’ambition, c’est la lutte ardente de la politique des tribunes ennemies, c’est le commerce et ses armées opulentes, c’est le flot de l’Océan, c’est le mouvement des colonies, ce sont, à chaque instant, les variations et les révolutions de la fortune insolente qui donnent le mouvement, la vie et la force au journal anglais. — Chez nous, tout simplement, c’est la forme et c’est l’esprit, mêlé de courage et de probité, qui font vivre un journal ! […] Un bon et utile conseil, qui devrait être écrit, en lettres d’or, au frontispice du journal libre ! […] il y a pour se consoler quelques spéculations fameuses… dans les journaux !