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433. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Elle anime particulièrement les pages d’un livre copieux, tumultueux, lyrique qu’il écrivit dans sa jeunesse et qu’il a publié seulement à la fin de sa vie comme son testament. […] Vous avez été pour notre jeunesse le plus aimé des initiateurs ; mais, décidément, ce n’est pas vous qui aurez donné à nos incertitudes, à nos tâtonnements et à nos inquiétudes le viatique attendu. […] Ce poète, dont les yeux et l’âme étaient si facilement enchantés par la splendeur des choses, et qui a fixé en couleurs si vives quelques-unes des impressions de sa jeunesse voyageuse et charmée, consentit à rentrer dans les bibliothèques et dans les archives, pour amasser des preuves et classer des fiches. […] Je te le dis sincèrement, la plus grande peine que je pourrais éprouver serait de te voir, toi que j’aime et que j’estime entre tous, comme homme et comme poète, descendre pour toujours dans ces bas-fonds de notre malheureuse époque de décadence, pour y consumer en efforts stériles, en-déviations déplorables, ta jeunesse et ton intelligence. […] Entrer dans les âmes étrangères ; être aimé par des amis inconnus ; se savoir lu par les femmes et les révéler à elles-mêmes ; surprendre son nom chuchoté au passage ; être suivi dans les rues comme cela arriva à Musset au temps de sa jeunesse et de son génie ! 

434. (1933) De mon temps…

Dans sa jeunesse, il avait connu Sainte-Beuve, voyagé en Egypte avec Théophile Gautier et entretenu, par supercherie, sous un nom de femme, une correspondance d’amour avec Alexandre Dumas fils. […] Dans sa jeunesse, il avait eu la passion du plein air et des exercices violents. […] Ces besognes arrachaient à ses paresses l’« Oblomoviste montmartrais » qu’il avait été dans sa jeunesse. […] Il aimait d’ailleurs le pays basque et la terre de Béarn ou le ramenait le souvenir d’années de jeunesse passées à Pau. […] Forain évoquait volontiers les souvenirs de sa jeunesse et les temps difficiles de sa bohème.

435. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

La seule barrière qui s’interpose entre la caisse du théâtre et d’excellentes recettes, continua le directeur, c’est l’esprit des grandes écoles de Droit et de Médecine, et les journaux libéraux qui mènent cette jeunesse. […] Cousin faisait encore son cours, l’éloquence entraînante de ce professeur, et son influence sans bornes sur la jeunesse, parviendraient peut-être à convertir les élèves des grandes écoles. […] Vous m’accordez que les journaux libéraux mènent la jeunesse, que le Journal des Débats, tout en jugeant Shakspeare et Schiller sans les avoir lus, égare l’âge mûr qui, comme la jeunesse, n’aime point à lire des chefs-d’œuvre nouveaux qui donneraient la fatigue de penser, mais veut aussi des phrases toutes faites. […] Notre jeunesse, si libérale lorsqu’elle parle de Charte, de jury, d’élections, etc., en un mot, du pouvoir qu’elle n’a pas, et de l’usage qu’elle en ferait, devient aussi ridiculement despote que quelque petit ministre que ce soit, dès qu’elle a elle-même quelque pouvoir à exercer. […] Entre la jeunesse si libérale de nos écoles et la censure, objet de ses mépris, je ne vois aucune différence.

436. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

« De mon point de vue actuel, je ne peux juger ces productions de ma jeunesse, me dit-il. […] Il était là comme un Apollon, vieilli de corps, mais l’âme animée d’une indestructible jeunesse. […] Que n’ai-je pas fait pendant ma jeunesse dans les montagnes d’Ilmenau ! […] Lorsque la mère du duc régnant était encore dans toute sa jeunesse, j’allais là très souvent. […] Les buissons se sont changés en arbres épais, et c’est à peine si on peut découvrir le magnifique hêtre de notre jeunesse !

437. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

., est plûtôt un Roman qu’une histoire, c’est un fruit de la jeunesse de l’auteur ; mais qu’il n’a pas cru indigne-d’être avoué dans un âge plus avancé. […] Fabre (*) est peu capable de former le goût de la jeunesse ; elle est lâche & prolixe, & n’est guéres au-dessus de celle de Martignac. […] La jeunesse dégoûtée par de pénibles essais, revient plus rarement à Cicéron & à Virgile. […] C’est encore un ouvrage de sa jeunesse, pour lequel il lui revint, dans un âge mûr, un retour de complaisance, qui l’engagea à le reproduire au grand jour en 1746. […] in-12., qui est depuis 40. ans entre les mains de la jeunesse.

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