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340. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Ce dernier guida son jeune compatriote dans ses premières études. […] Ils sont gonflés de jeune colère : ils sont fort beaux. […] Et quant à l’Olive du jeune du Bellay, il ne faut pas en penser tant de mal. […] On le crut mort ; on éloigna sa jeune épouse. […] Lemercier écrivit Agamemnon fort jeune.

341. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

C’était, quand je l’ai connu un beau vieillard à cheveux d’argent, rayonnant de linge blanc, ayant la grande politesse galante du gentilhomme, la mine tout à la fois bienveillante et haute, la face d’un Bourbon, la grâce d’un Choiseul, et le sourire toujours jeune auprès des femmes. […] Il a emménagé avec lui une jeune femme, pas précisément jolie, et qui de temps en temps se dérobe et se cache dans un joli mouvement contourné pour prendre une prise de tabac, mais une jeune femme qui a de paresseuses poses de chatte dans sa bergère au coin de la cheminée, un petit bagout spirituel, une grâce de gentille bourgeoise d’un autre siècle : toute cette douce et tranquille séduction cachant une hystérie très prononcée, qui la fait, presque tous les mois, à un quantième, où elle dit, aller chez elle pour donner son linge à la blanchisseuse, disparaître deux ou trois jours avec un des attablés ordinaires de son amant, — après quoi, elle rentre au bercail et le ménage reprend comme si de rien n’était. Pouthier, après des aventures à défrayer un roman picaresque, et qui, sans attribution bien fixe dans la maison, est à la fois commis, restaurateur de tableaux, et surtout le patito de la jeune femme, remplit le fond du magasin de lazzis et de tours de force. Là arrivent, tous les soirs, — car la bière vient du Grand Balcon, et la femme a le don capiteux de produire autour d’elle une certaine excitation de l’esprit et de mettre les imaginations en verve, — là arrivent le peintre Hafner, le plus bredouilleur des Alsaciens ; Valentin, le dessinateur de L’Illustration ; Deshayes, le petit maître aux tonalités grises, et le blond coloriste Voillemot, avec sa tignasse d’Apollon roussi, et Galetti, et le tout jeune Servin, et d’autres, et d’autres, et c’est toute la soirée un tapage et une débauche de paroles, que de temps en temps, solennellement, le maître de la maison réprime par un « Où te crois-tu ! 

342. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Avez-vous lu son morceau sur l’épée ou son histoire du jeune chien ? […] Et j’en citerais d’autres, de notoriété moindre, ou plus jeunes, que Paris retient ! […] Aussi, dès les premiers efforts de la Jeune Belgique, Lemonnier voit-il se grouper autour de lui tous les jeunes écrivains. […] Fritz Lutens, mort jeune il y a plusieurs années, s’était engagé dans la même voie. […] En 1880, la « Jeune Belgique » trouve en Edmond Picard un admirable soutien.

343. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Que l’on cesse d’accabler tous les jeunes écrivains sous le prétexte futile qu’ils sont cosmopolites et embrumés. […] Et puis, est-ce bien le vers libre que défend si magnifiquement ce jeune poète ? […] Cet optimisme, gai comme la sève des jeunes roses, nous a paru outré et exclusif. […] Elle doua d’une raison plausible ses jeunes ambitions et aboutit à la plus délicieuse des réformes d’art. […] Et, considérant dans son œuvre quelle influence elle pourrait avoir sur la peinture, un jeune penseur de Flandre, M. 

344. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Il ajoute que les joueurs d’aujourd’hui veulent avoir leur sang-froid, et à ces parties, il oppose la partie de jeu d’un de ses jeunes amis d’autrefois, qui avait joué, d’une seule haleine, quarante-six heures de suite. […] Et le psychisme, le symbolisme, le satanisme cérébral, ce avec quoi les jeunes veulent le remplacer, avant qu’aucun d’eux n’y songeât, n’ai-je pas cherché à introduire ces agents de dématérialisation dans Madame Gervaisais, Les Frères Zemganno, La Faustin ? […] On s’est assis sur la petite terrasse, et l’on cause de la mauvaiseté de la jeune critique à notre égard. […] Or les décadents, les symbolistes et les autres jeunes, peuvent avoir mis des sonorités dans leurs plaquettes, mais jamais, au grand jamais, n’ont déposé là-dedans, l’être dont je parle — et même un être de second, de troisième plan. […] À Barrès succède près de moi, le jeune Rosny, qui me dit être content du livre écrit, dans le moment, en collaboration avec son frère, que le livre est passionné, renfermant de la belle passion pas dramatique.

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