La vérité, dit-on, n’est autre chose que le point de vue selon lequel chacun considère les choses : or le point de vue de l’un n’a pas plus d’autorité que celui de l’autre ; chacun a le même droit de ressentir les choses telles que son organisation les lui présente, et de les concevoir en raison de ses impressions. […] Ce qui fait pour moi la dignité de la pensée, c’est que je la crois capable de s’élever jusqu’à quelque chose au-dessus de moi-même, en dehors de moi-même : si elle n’est qu’une impression individuelle, une pure manière de sentir, elle ne m’intéresse pas plus que les sensations de chaud ou de froid, de doux ou d’amer, par lesquelles je passe continuellement, et je ne vois même pas pourquoi je me donnerais alors la peine de penser.
Doyen d’un effet plus piquant pour l’œil semble lui dire de se dépêcher, de peur que l’impression d’un objet venant à détruire l’impression d’un autre, avant que d’avoir embrassé le tout, le charme ne s’évanouisse.
Quand le facteur apporte le Figaro, Minoret demande négligemment le journal au garçon « pour voir si ces imbéciles de compositeurs auront fait des fautes d’impression, comme l’autre fois ». […] Hugo et les impressions de voyage — de tout le monde.
Est-ce dans l’individualité restée inconnue ou dans les impressions des hommes qui en parlent ? […] Moderne, délicat, il ne trempa que l’extrémité de son pinceau dans le cuvier de couleur barbare ou de couleur mystique et légendaire qui aurait pu lui servir de palette, s’il avait été le peintre géant qu’il fallait, et par cela seul qu’il ne voulut pas être barbare, comme n’aurait pas manqué de l’être tout grand artiste qui aurait eu à peindre un sujet barbare comme le sien, il resta de fait au-dessous, comme effet d’impression, de tous ces moines qui avaient moins de goût que lui, mais qui avaient plus d’énergie, et dont son histoire, pour ceux qui savent les lire, ne remplacera pas les chroniques et le mauvais latin, si sublime dans son incorrecte grandeur !
On a l’impression, conclut Friedländer, que les hommes ne voyageaient pas moins alors, et peut-être voyageaient plus qu’en Europe à l’époque moderne avant les chemins de fer. […] Mais considérons cette même quantité sous l’aspect de la densité et non plus seulement sous l’aspect du nombre ; et nous verrons qu’il doit s’en dégager, pour l’esprit des hommes agglomérés, certaines impressions qui diffèrent des précédentes jusqu’à leur paraître contraires, mais qui favorisent aussi, par un autre biais, l’expansion de l’égalitarisme.