Mais cette imagination du dialogue en suppose une seconde. […] Il faut qu’il y ait, derrière ce dialogue et son conflit, une crise d’âmes, et en dernière analyse l’imagination dramatique nous apparaît comme l’imagination des crises. […] Ils ont le même genre d’imagination que lui, car cette imagination est primitive, elle est naïve et spontanée. […] Par l’imagination il force ces germes à éclore. […] Pareillement, l’hégélianisme, en traversant l’imagination lucide de M.
Elles sont des produits naturels de l’ignorance aidée de l’imagination. […] C’est l’imagination du poète comique. […] Il a du libertinage dans l’imagination et de la préciosité dans le style. […] Voltaire, qui a plus de pénétration que d’imagination, est très attiré par Newton. […] De ses Espagnols, qui n’ont que de l’imagination, comme il n’en a pas, il ne tire rien.
« L’auteur a, outre cette imagination poétique qui est commune au peintre comme à l’écrivain, cette imagination de l’art, qu’on pourrait appeler en quelque sorte l’imagination du dessin, et qui est tout autre que la précédente. […] Raphaël a la forme, Rubens et Véronèse la couleur, Rubens et Michel-Ange l’imagination du dessin. […] Au moins celui-ci sait faire de la chair, et il a des délicatesses particulières de ciseau ; mais il ne possède ni l’imagination nécessaire aux grandes compositions, ni l’imagination du dessin. […] Le buste est un genre qui demande moins d’imagination et des facultés moins hautes que la grande sculpture, mais non moins délicates. […] Thiers appelait l’imagination du dessin.
Car l’adolescence, qui n’a ni faits, ni expérience, ni échantillons derrière elle, ne devine qu’avec l’imagination. […] Pour revenir au roman dont on publie ici une nouvelle édition, tel qu’il est, avec son action saccadée et haletante, avec ses personnages tout d’une pièce, avec ses gaucheries sauvages, avec son allure hautaine et maladroite, avec ses candides accès de rêverie, avec ses couleurs de toute sorte juxtaposées sans précaution pour l’œil, avec son style cru, choquant et âpre, sans nuances et sans habiletés, avec les mille excès de tout genre qu’il commet presque à son insu chemin faisant, ce livre représente assez bien l’époque de la vie à laquelle il a été écrit, et l’état particulier de l’âme, de l’imagination et du cœur dans l’adolescence, quand on est amoureux de son premier amour, quand on convertit en obstacles grandioses et poétiques les empêchements bourgeois de la vie, quand on a la tête pleine de fantaisies héroïques qui vous grandissent à vos propres yeux, quand on est déjà un homme par deux ou trois côtés et encore un enfant par vingt autres, quand on a lu Ducray-Duminil à onze ans, Auguste Lafontaine à treize, Shakespeare à seize, échelle étrange et rapide qui vous a fait passer brusquement, dans vos affections littéraires, du niais au sentimental, et du sentimental au sublime.
C’est que les caractères poétiques dont Horace admire dans ses ouvrages l’incomparable vérité, se rapportèrent à ces genres créés par l’imagination (generi fantastici), dont nous avons parlé dans la métaphysique poétique. […] Créés par de si puissantes imaginations, ces caractères ne pouvaient être que sublimes.