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1039. (1893) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Cinquième série

Voilà décidément un homme qu’il faut s’attacher ! […] ni comme homme, si tout homme est mortel. […] L’homme n’a pas de port, le temps n’a pas de rive. […] que l’homme balbutie toujours avant de parler ! […] Serait-il homme, et du monde, s’il ne s’en savait à lui-même bon gré ?

1040. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — II. (Suite.) » pp. 147-161

Tandis que le propre de l’homme poétique et du poursuivant de l’idéal est à tout moment de mettre le marché à la main aux choses, et de dire : Tout ou rien ! le propre de l’homme politique est de ne point casser même aux plus rudes rencontres, de ne jamais jeter, comme on dit, le manche après la cognée. […] Mais Villeroi eut à traverser des époques périlleuses, où il lui fallut faire preuve de bien autre chose que de tactique parlementaire et d’une grande exactitude et régularité administrative ; il lui fallut la connaissance directe des partis révolutionnaires et des hommes. […] Tous deux ont été les hommes d’État de la Ligue, bonnes têtes avec des caractères tout différents. […] Il y a dans le président pendant la Ligue deux hommes en quelque sorte : d’une part, le conseiller politique, l’homme sage et patriote qui cherche le salut général et la pacification de l’État ; et de l’autre il y a l’ami, l’intime du duc de Mayenne, « celui qui connaît le mieux l’intérieur de son cœur ».

1041. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Barbey d’Aurevilly. »

Il y a des hommes que j’ai rencontrés et à qui j’ai parlé vingt fois, et qui, j’en suis certain, me resteront toujours incompréhensibles. […] Ce que je dis là, de certains hommes, je le dis aussi de certains écrivains, M.  […] Généralement on ne domine les hommes que par la puissance matérielle, par le génie des arts ou des sciences, quelquefois par l’ascendant de la vertu. […] Et cette usurpation de fonctions, il la fait accepter par les femmes elles-mêmes et, ce qui est encore plus surprenant, par les hommes. […] J’hésite et je m’étonne… Et, tandis que je demeure stupide, je me rappelle cette réplique de Mesnilgrand dans le Dîner d’athées : « Mon cher, les hommes… comme moi iront été faits de toute éternité que pour étonner les hommes… comme toi ! 

1042. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

. — Vie des grands hommes (1863-1866). — Cours de littérature (1856 et suivants) […] [Hommes et Dieux (1867).] […] Toutefois ces appellations très exagérées n’en donnent pas moins la clef de l’homme et de sa nature : c’était un esprit mobile, imparfaitement instruit et présomptueux. […] Ce poète, aussi peu « homme de lettres » qu’ […] Lamartine est cet homme.

1043. (1854) Préface à Antoine Furetière, Le Roman bourgeois pp. 5-22

On devine à ce brusque revirement une de ces natures impétueuses, irascibles, passant d’une extrémité à l’autre, et incapables, au lendemain de l’insulte, d’apercevoir une seule des qualités de l’homme dont elles ne voyaient pas la veille les défauts. […] Puis, afin qu’il n’y eût plus à y revenir, et de peur apparemment que l’écrivain ne survécût à l’homme déshonoré, la conspiration du silence s’organisa peu à peu autour de sa mémoire. […] Parmi toutes les caricatures qui se meuvent dans le roman de Furetière, procureurs, pédants, avocats, plaideurs, joueurs, etc., un seul homme a vraiment le beau rôle, l’homme de cour, le marquis, un Clitandre de Molière. […] Tel qu’il est, toutefois, le Roman bourgeois ne laissera pas d’être pour l’historien, pour le philologue et pour l’homme du monde, une lecture pleine de profit et d’agrément. […] « Je diray quand j’en serai persuadé que ce sont deux hommes de mérite (La Fontaine et Benserade) qui ont fait une injustice à un homme d’honneur et d’esprit.

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