Il apprit le grec pour le montrer à son fils ; plus avancé en âge, il apprit même du sanscrit, et il avait des livres en cette langue, ce qui était alors fort rare. […] Il faut soutenir sa mère ; il y pourvoit et donne des leçons de latin, de grec, jusqu’en 1831. […] Littré : intelligence approfondie du grec, lecture des manuscrits, collation des textes et détermination du dialecte ; intelligence et reconstitution des doctrines au point de vue médical ancien, examen critique en tous sens, interprétation et traduction à notre usage, tellement que les traités hippocratiques, en définitive, « pussent être lus et compris désormais comme un livre contemporain. […] Voici pourtant quelques beaux passages, du jugement le plus sûr, de la meilleure et de la plus saine des langues : « Hippocrate a fleuri à l’époque la plus brillante de la civilisation grecque, dans ce siècle de Périclès qui a laissé d’immortels souvenirs. […] Voyez dans le traité des Airs, des Eaux et des Lieux, avec quelle fierté le Grec triomphe du barbare, l’homme libre du sujet soumis à un maître, l’Européen vainqueur de l’Asiatique partout vaincu sur terre et sur mer.
Non seulement il les juge, les condamne ou les justifie à la lumière de sa propre raison ; mais il écrit sur l’art sans s’inquiéter de ce que le Grec a pu dire. […] L’unique différence, c’est qu’autrefois le cuisinier français était un cuisinier grec, qui s’appelait Aristote ; tandis qu’aujourd’hui, M. […] Le pauvre Stagyrite ne possédait qu’un os, la comédie grecque ; au lieu que nous, par notre vaste connaissance de la comédie chinoise, grecque, latine, espagnole, anglaise, française, allemande, italienne, etc., nous sommes en mesure de composer bien plus facilement l’idée totale de la comédie. […] La métaphysique hégélienne de la tragédie est magnifique sans doute ; c’est peut-être la métaphysique de la tragédie grecque ; mais ce n’est point celle de la tragédie en soi. […] La réalité des portraits l’enchante dans le comique français ; dans le poète grec et dans Shakespeare, la fantaisie des tableaux lui cause le même enchantement.
Il est infaillible [(en grec)] ; un disciple blâmé par lui se donne la mort. […] Il arrête les vents étésiens qui désolaient Agrigente, en fermant une ouverture entre deux montagnes ; de là le surnom de [en grec]. […] En général, les Grecs ne connaissaient pas les beautés de plan, et c’est bien gratuitement que nous leur en faisons honneur. […] Or voici le passage : [en grec] (Odyssée, 1, 15.) je crois, Dieu me pardonne ! qu’il a vu des lilas dans [en grec].
Homère, pour les grecs, était dieu ; il avait des prêtres, les Homérides. […] Son œuvre, si nous l’avions toute, serait une sorte de Bible grecque. […] Il parlait un grec barbare, mêlé de tours hébraïques et de mots syriaques, d’un charme âpre et sauvage. […] Il n’y a plus ni juifs, ni grecs, ni esclaves. […] Le génie grec ne s’y trompe pas et les abhorre.
Térence est le lien entre l’urbanité romaine et l’atticisme des Grecs. […] Il serait juste aussi de le montrer un digne fils et un héritier direct de la civilisation et de la culture grecque à laquelle il appartient, de cette civilisation qu’on voit si humaine au temps de Gélon, et qui trahissait déjà son véritable esprit dans la lutte fabuleuse de Pollux, l’un des Argonautes, contre un roi brigand des bords de la Propontide. […] « Puissant Pollux, s’écrie le poète, quoique vainqueur tu n’abusas point contre lui de la victoire ; mais tu lui fis jurer le grand serment, par le nom de Neptune son père, de ne. plus être désormais inhumain et nuisible aux étrangers. » Ce fut toute la vengeance du héros86, et c’est ainsi que les victoires des Grecs, quels qu’en fussent les motifs ou les prétextes, étaient en définitive des conquêtes pour la civilisation elle-même. […] C’est chez Théocrite qu’il faut lire ce brillant combat de Pollux : il est vrai que tout à côté, dans la même pièce, on se heurte à un exploit d’un genre tout différent, l’enlèvement des deux filles de Leucippe et le combat de Castor contre l’amant de l’une d’elles : car ces Grecs, semblables en cela à un autre peuple de notre connaissance, pouvaient être dits à la fois libertins et civilisateurs.