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593. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Livre neuvième. »

Le ton du cœur qui y règne d’un bout à l’autre, a obtenu grâce pour les défauts qu’une critique sévère lui a reprochés. […] Quelle grâce, quelle finesse sous-entendues dans ce petit mot et le reste, caché comme négligemment au bout du vers ?

594. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VIII. Mme Edgar Quinet »

Quinet qui se laisse aimer par sa femme avec la certitude impassible d’un vétéran de la fatuité, n’a pas la grâce des préfaces. […] » Mais la bonne humeur, la bonne grâce, l’amabilité, la rondeur, ces dons charmants, ne sont bons que pour des dauphins !

595. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Antoine Campaux » pp. 301-314

Poète personnel, il ne dit pas, comme lord Byron dans le plus personnel de ses poèmes (le Don Juan), il ne dit pas, avec le cant de l’orgueil anglais : « Quand je ris, c’est pour ne pas pleurer », mais, avec la grâce et la franchise de France : « Je ris en pleurs », et, par cette naïveté de génie, il a traduit tout son génie ! […] Villon a une poésie qui ressemble, selon moi, à la manière de peindre de Callot, qui n’a pas peint que des mendiants comiques, originaux et prodigieusement pittoresques : Callot a la grâce après la bouffonnerie joyeuse, extravagante ou terrible, et presque l’idéalité !

596. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La révocation de l’Édit de Nantes »

Rien de plus fatigant que cela… L’auteur rappelle trop ce personnage dont on dit si gaîment, dans une de nos meilleures comédies : Il ne nous a pas fait grâce d’une laitue ! Lui non plus ne nous fait grâce de rien, — ni d’un procédé pour feutrer les chapeaux, ni d’un métier à bas porté à l’étranger par les protestants.

597. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres d’une mère à son fils » pp. 157-170

Ne serait-ce pas plutôt une forme ingénieuse toute trouvée pour un petit et joli livre de morale dans les nuances mondaines, un prétexte, un honnête prétexte pour esquisser, d’une plume qui ne manque ni de sagacité, ni de raison, ni même de grâce, quelques observations bien faites ? […] Quand madame d’Alonville, qui a de l’esprit et qui aime à faufiler de la tapisserie de caractères, nous a parlé de la bienveillance, de l’égoïsme, de l’orgueil, de la vanité, du devoir d’être de son temps, de la grâce d’être jeune, de l’avantage d’être timide (quand on a vingt ans), de la susceptibilité, du loisir contraire à l’ordre de la nature, de l’esprit de conversation, de la réprobation de l’épigramme, des horreurs du jeu, de la Bourse (enfin !)

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