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585. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre III. Trois ouvriers du classicisme »

Mais ici encore, il faut se garder d’exagérer. […] Le cartésianisme menace assurément le christianisme : par le développement nécessaire de son principe, il produira la philosophie du xviiie  siècle, quoiqu’elle semble l’avoir rejeté ; mais elle a gardé en effet la foi exaltée en la raison, au progrès, la passion de la recherche scientifique, la rigueur de la méthode analytique.

586. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

C’est un endroit de bonne compagnie, où on reçoit des gens d’esprit, des amateurs, des savants, des militaires, des gentilshommes, pourvu qu’ils sachent garder le ton de la maison. […] Au sujet de ces prix académiques, M. de Pawlowski remarque que « subventionner les jeunes, c’est forcément détruire leur personnalité et leur imposer un talent officiel, et que l’Académie devrait se garder de transformer des jeunes en petits vieux ».

587. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Il y a, de par elle, un préjugé indélébile sur la moralité et la tenue de l’artiste, et une partie même des artistes de talent semblent en subir la fatalité, se cramponner à des marques extérieures d’originalité, à des costumes singularisés, à des attitudes : même avec la vie la plus régulière et l’usage du monde le plus averti, ils gardent des traces de ce romantisme d’habillement dont la bourgeoisie stigmatisait leur caste. […] Mais ils partent au moins d’un principe plus intéressant que le débraillement intellectuel et physique, ils partent de la résolution de garder une retenue.

588. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Oscar Wilde à Paris » pp. 125-145

Moréas avait gardé pour la littérature anglaise l’éblouissement de sa jeunesse et son admiration rejaillissait sur l’ensemble du peuple insulaire. […] Wilde a gardé l’épouvante du péché.

589. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Observez pourtant que le génie du défunt était autre chose : il gardait le sépulcre, et se montrait sous la forme de quelque animal, symbole de la qualité dominante du mort. […] ou bien ne gardait-elle l’apparence du corps que par les longues habitudes qu’ils avaient eues ensemble ?

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