Jacques Abadie n’est pas mort fou, comme l’a avancé Voltaire, qui avance tant de choses sans fondement, lorsqu’il s’agit de décrier les Hommes de génie que la Religion compte parmi ses défenseurs.
Ce Monarque a réuni dans sa personne les dons heureux qui font les Héros, & qui forment les génies aimables.
Mais il est encore temps d’apprendre aux jeunes gens, susceptibles d’être dirigés vers les sources du génie, qu’on ne peut devenir un grand Homme, qu’en s’attachant à la lecture des grands Modeles, & que ce n’est qu’en allumant son flambeau aux rayons du soleil, qu’on peut, comme Prométhée, communiquer à ses Ouvrages le feu qui leur donne la vie.
Il a été un des protégés de M. de Voltaire, & peut-être un des plus reconnoissans ; car il n’a cessé de chanter ses louanges & ses bienfaits, dans plusieurs Odes assez froides, & dans la Préface d’une édition qu’il a donnée de la Henriade, où son Génie tutélaire est célébré avec enthousiasme.
Le Testament du Cardinal Alberoni, & l’Histoire politique de ce Siecle, décelent un génie propre aux grandes affaires, qui eût pu se rendre très-utile, s’il eût su se fixer, ou si la fortune lui eût fourni les moyens de s’exercer utilement.