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534. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Ce qui frappe de stérilité à mes yeux les opinions de M.  […] Cette ciselure musicale, ces arabesques embrouillées, ces girandoles sonores, qui, sans aller plus loin, ne frappent que l’oreille, entrent d’un côté et sortent de l’autre, sans laisser au cœur le moindre souvenir. […] En ce cas, battons le briquet afin d’éclairer le chaos de la critique, et peut-être qu’à force de frapper sur Adam à grands coups d’Escudier, je ferai la lumière dans la musique de Verdi ! […] Ils sont la pierre et le briquet, et ils frappent à coups redoublés ; mais l’étincelle qui fait pétiller leur verve, c’est la musique d’Offenbach. […] Elle fut frappée, comme elle devait l’être, de ce style qui dénotait un maître, tour à tour énergique et simple, caressant et suave, brutal, cynique par moments, mais passionné toujours, pur et parfois châtié dans la forme.

535. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

C’est alors qu’elle sent l’horreur de sa situation ; sa main tremblante saisit un poignard, qu’elle approche tantôt de sa gorge, tantôt de sa poitrine, sans se frapper. […] Néron erre la nuit dans les rues de la ville, court les lieux de débauche, force les magasins des marchands, frappe, insulte, est insulté, frappé. […] » Il dit au tribun Niger, qui lui recommande de présenter sa tête avec courage : Puisses-tu en montrer autant à la frapper 179 ! […] Alors le tyran perd la raison ; il se roule à terre, déchire ses vêtements, il se frappe. […] On ne lit point sans frissonner le récit de cette scène si vraie : il semble qu’on soit frappé des cris d’un million d’hommes rassemblés, et ivres de fureur et de joie.

536. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Cette assimilation vous frappe partout et toujours, quels que soient l’œuvre, le sujet ou le chapitre. […] En mettant la tête hors de l’entrepont, je fus frappé, d’un spectacle sublime. […] Ohnet frappait déjà tout le monde. […] L’originalité saisissante de Madame Bovary ne l’a pas frappé. […] Ce qui frappe dans les romans de M. 

537. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

A voir la fatale et croissante préoccupation qu’inspirent aux survenants ces figures gigantesques, trop souvent salies de boue ou livides de sang en même temps qu’éclairées du tonnerre, à voir la logique intrépide des doctrines qui s’y rattachent et qui servent tout aussitôt d’occasion ou de prétexte à des craintes et à des répressions contraires, on peut juger que le mal, les moyens violents, iniques, inhumains, même en supposant qu’ils aient durant le moment de crise une apparence d’utilité immédiate, laissent ensuite, ne fût-ce que sur les imaginations frappées des neveux, de longues traces funestes, contagieuses, soit en des imitations théoriques exagérées, soit en des craintes étroites et pusillanimes. […] Les derniers événements l’ont alimenté ; les lumières de la raison se sont unies à l’instinct du sentiment pour l’entretenir et l’augmenter… Je finirai de mourir quand il plaira à la nature, mon dernier souffle sera encore le souffle de la joie et de l’espérance pour les générations qui vont nous succéder. » Les jugements de Mme Roland sur La Fayette en particulier ont lieu de nous frapper par le contraste qu’ils offrent avec l’unanime respect dont nous avons entouré cette patriotique vieillesse. […] Mais, pour nous en tenir au jugement qu’elle a fait des autres, acteur incomplet et gêné qu’elle était à cause de son sexe, je suis frappé de cette fermeté et de cette pénétration de coup d’œil qu’elle y porte, même quand la passion l’offusque encore.

538. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

L’impression primitive a été accompagnée d’un degré d’attention extraordinaire, soit parce qu’elle était horrible ou délicieuse, soit parce qu’elle était tout à fait nouvelle, surprenante et hors de proportion avec le train courant de notre vie ; c’est ce que nous exprimons en disant que nous avons été très fortement frappés ; nous étions absorbés ; nous ne pouvions songer à autre chose ; nos autres sensations étaient effacées ; toute la journée suivante, nous avons été poursuivis par l’image consécutive ; elle nous obsédait, nous ne pouvions la chasser ; toutes les distractions étaient faibles contre elle. […] Après un peu de temps, il se rappela qu’il s’était frappé la tête contre une pierre, mais ne put se rappeler comment cela lui était arrivé. […] Il regardait alors les mots de sa liste écrite, et, toutes les fois que les mêmes mots écrits frappaient ses yeux, il les comprenait parfaitement60. » Cette suppression des aptitudes ordinaires fait comprendre la résurrection d’aptitudes perdues.

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