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1758. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

Il est évident, par exemple, que dans le vers français l’orthographe Shakspeare est nécessaire. […] Il avait pour maîtresse une fille française, la duchesse de Portsmouth, et pour amie intime la cassette du roi de France. […] Ce n’était plus le temps de la république ; le temps où Cromwell prenait le titre de Protecteur d’Angleterre et de France, et forçait ce même Louis XIV à accepter la qualité de Roi des Français.

1759. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

Mais quelque souvenir que la patrie de Luther ait gardé de son xve  siècle, elle se sent appelée à jouer un rôle nouveau dans le nouveau monde enfanté par la Révolution française. […] Profitez de cet exemple, messieurs les Français ! […] Eh bien, examinons le livre même qui vaut à Hurter la gloire dangereuse devant laquelle on voudrait faire une hécatombe des premiers historiens français !

1760. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Henri Heine »

ce svelte archer, ce Robin Hood des forêts de la Germanie, a toujours une flèche empoisonnée de plaisanterie française pour le noble cœur du Moyen Âge… Ceci est parricide à Heine ; car il est du Moyen Âge comme il est chrétien, malgré son horreur affectée pour le Christianisme et son Dieu saignant, comme il l’appelle, — horreur inconcevable dans un homme dont le cœur aussi a saigné ! […] L’ironie, la plaisanterie française, l’esprit voltairien qu’on lui a trop dit qu’il avait, et qu’il a imité au point de nous étonner, nous autres Français, ont été les idoles étrangères auxquelles il a sacrifié la candeur naïve et nationale de son génie.

1761. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie militaire du général comte Friant, par le comte Friant, son fils » pp. 56-68

Louis Friant, né sous le chaume à Villers-Morlancourt en Picardie, le 18 septembre 1758, se sentant du goût pour les armes, s’engagea dans les gardes françaises à vingt-deux ans, le 9 février 1781. […] À la bataille de Sediman, où Mourad Bey à la tête de ses mameluks se brisait contre les carrés français, mais où un feu de quatre pièces tiré des hauteurs emportait bien des hommes, qui une fois tombés et laissés sur le champ de bataille étaient massacrés, le général Desaix, affligé de voir ces braves périr d’une mort horrible, eut un moment l’idée de rejoindre les barques pour les y déposer ; il demanda l’avis de Friant qui lui répondit aussitôt, en lui montrant les retranchements ennemis : « Général, c’est là-haut qu’il faut aller ; la victoire ou la mort nous y attend, nous ne devons pas différer d’un moment l’attaque. » — « C’est aussi mon sentiment, répliqua le général Desaix, mais je ne puis m’empêcher d’être ému en voyant ces braves gens périr de la sorte. » — « Si je suis blessé, repartit le général Friant, qu’on me laisse sur le champ de bataille ! 

1762. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « À M. le directeur gérant du Moniteur » pp. 345-355

Je les ai connus aussi ces salons aimables, si français, si bruyants, si moqueurs, si étourdissants, si bien pensants, si libéraux (à leurs heures), si parlementaires, si ultramontains à la fois, si absolus toujours, où chacun si vite se répète et renchérit à l’envi sur le voisin, et auxquels, avec la meilleure tête du monde, il est vraiment impossible de résister quand on les fréquente tout un hiver de quatre à six heures du soir et de neuf heures à minuit ! […] [NdA] La Revue française.

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