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845. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Proudhon et Couture »

Certainement, c’est un esprit très fort que Proudhon, quand on regarde ses facultés en dehors de leur emploi, et pourtant sait-on bien de quoi se compose le système de preuves de cet esprit très fort ? […] Louis Couture, qui s’en tient, lui, aux faits observables, croit que la politique est aussi durable que les peuples, et que, quand elle est forte et déterminée, les hommes comme Proudhon, par exemple, n’ont pas beaucoup de chances pour troubler les esprits et bouleverser les États.

846. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Louandre »

… Il nous reste une foule de gens d’esprit, assez forts pour mettre chez toutes les nations de l’Europe la carte de la France, comme celle de la nation la plus spirituelle ; mais, à cela près, — à cela près de ce qu’il peut tenir d’esprit sur une carte de visite, nous n’avons rien, ni œuvres, ni hommes, parce que les grands sentiments qui font naître les grandes œuvres, et les croyances générales qui font naître les grandes passions, ne subsistent plus. […] … Dans de telles circonstances, qui sont les circonstances présentes, les grandes ou fortes œuvres tarissent et les petits livres abondent, les petits livres qui sont aux œuvres dignes de ce nom ce que le tableau de genre est aux grandes toiles ; les petits livres qui ne demandent que des facultés secondaires et qui dispensent de tout ce qui est difficile : la profondeur dans l’inspiration, la combinaison, l’ordre, la distribution de la lumière dans le fourmillement des détails, l’étoffe de l’ensemble enfin ; les petits livres dont ce brillant dandy, Mirabeau manqué dans l’intrigue, lord Bolingbroke, disait, avec sa fatuité épigrammatique, « qu’au moins ils avaient le mérite d’être bientôt lus ». […] Assurément, s’il est un homme fait pour mieux que le petit livre, c’est Louandre, le robuste traducteur de Tacite, un des érudits les plus râblés de ce temps, et dans tous les temps l’homme le plus capable d’œuvres fortes, noblement laborieuses et difficiles ; et cependant, obéissant, malgré lui sans doute, aux exigences de ce siècle superficiel et pressé, Louandre publie aussi un petit livre, comme s’il appartenait, lui, à la race des écrivains sans haleine qui ont inventé la phrase courte, le hachis des petits paragraphes et les écrits de quelques pages à l’usage d’une société qui ne lit plus !

847. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

— rendent en disparaissant la charpente plus forte et mieux assise. […] ce qu’il en reste, en admettant que ce soit une ruine, est une fort jolie et fort pittoresque ruine. […] Charles Buet s’est fait, je le crains fort, l’écho de cette École. […] Dis, m’aimes-tu bien fort ? […] De son argent et de ses biens, il lui souciait fort peu : toute sa pensée était pour l’amour.

848. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

Beau, charmant et célèbre, il devait être fort recherché. […] Il connut, suivant la forte parole de M.  […] Henri de Régnier l’aime fort, et qui ne l’aime aujourd’hui ? […] Il y a plus fort. […] Taine est fort maltraité.

849. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il l’aima tendrement et la prisa fort. […] Les affections qui nous tombent du ciel et y remontent sont bien fortes. […] Oui, très fort, extrêmement fort ; mais très court, comme tous les mouvements en France, et comme tous les mouvements féminins. […] Les nations fortes sont celles où les citoyens n’ont pas besoin d’argent et n’en gagnent, n’en font, que pour que leur nation soit forte, ou forte l’association dont ils font partie, le groupement auquel ils appartiennent, etc. […] Lang croit qu’il a été, il a dû avoir de fortes satisfactions de vanité.

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