/ 3385
574. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Peut-être quelques-uns de ces touchants souvenirs que conservent les âmes les plus fortes, et qui par moments les percent comme un glaive, lui vinrent-ils à ce moment. […] Par un travers fort ordinaire dans les fonctions actives, il en sera venu à mettre les intérêts de la caisse au-dessus de l’œuvre même à laquelle elle était destinée. […] Les sociétés secrètes du parti républicain cachaient dans leur sein beaucoup de conviction et de sincérité, et cependant les dénonciateurs y étaient fort nombreux. […] Son âme sereine et forte se trouvait légère sous le poids des sombres préoccupations qui l’assiégeaient. […] Jésus fit remarquer que si lui, le maître, avait été au milieu de ses disciples comme leur serviteur, à plus forte raison devaient-ils se subordonner les uns aux autres.

575. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Amédée Renée ne croit guères au mariage clandestin d’Anne d’Autriche, et le dément par des lettres fort curieuses qu’il cite. […] Plus on sait l’histoire, mieux on doit l’avouer : les fortes mœurs françaises finissent avec le Moyen Âge. […] On pourrait citer celle de Cateau-la-Borgnesse (page 178), et la plaisanterie un peu forte de l’accouchement supposé de Marie-Anne Mancini, à qui, jeune fille, le cardinal Mazarin voulut persuader qu’elle avait fait un enfant (page 372). […] Mais ses gouvernements, et surtout celui de sa femme, affaiblirent bientôt un esprit qui n’était pas de la plus forte trempe, comme vous allez en juger ! […] À côté de ces éclaircies, où le rayon se joue sous la plume dans la goutte de lumière qu’elle vient de verser, vous avez aussi des pages graves et fortes dans lesquelles l’historien remonte au niveau de son propre esprit et de son talent éprouvé.

576. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Madame Récamier »

Elle étendait entre eux des bras tout-puissants de faiblesse, des bras délicats plus forts que la force et plus beaux que la beauté, de ces bras comme, depuis, nous n’en avons plus vu qu’à Rachel ! […] Il souffrait impatiemment de ce charme qu’il ressentait et qui eût entortillé les plus forts. […] Ou je me trompe fort, d’ailleurs, ou l’éditeur anonyme a vécu avec la société de son portefeuille et elle a pour lui l’intérêt de tous les milieux où l’on a vécu. […] … allant contre l’intérêt de cette tante célèbre, dont elle vient de si fort tracasser les petits papiers ! […] Les grands causeurs doivent être de forts ou de charmants épistoliers.

577. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Nous n’entendons pas clouer l’homme à son seuil, — quoiqu’il fût certainement plus original et plus fort s’il y restait et que l’éducation du talent se fasse d’elle-même avec puissance dans tous les milieux. […] Peintre de talent sur la toile, que nous n’avons pas ici à apprécier, Eugène Fromentin est allé demander deux fois à l’Afrique ce que les peintres vraiment inventeurs trouvent par l’intuition seule de leur génie, fussent-ils culs-de-jatte, et voilà qu’une fois parti il n’a pu résister à la facilité de ce livre de tout le monde que chacun peut faire, et même les enfants et les femmes, car les femmes et les enfants aiment très fort à parler de leurs impressions personnelles. […] Or, l’une de ces convictions, et même la plus forte, doit être assurément de croire qu’il possède, lui, Maxime du Camp, l’expression plastique, et la couleur, et la technique de l’auteur d’Émaux et Camées, et qu’il joue avec la puissance de son maître avec tout ce style, difficile à manier, d’un Dictionnaire des Arts et Métiers qui fait le beau ! […] Il n’a rien de niais dans sa forme, qui peut être fausse et même cruelle pour les esprits délicats et fins, mais qui, du moins, a de la décision et du relief ; mais, dans sa pensée, il tient à ces badauds actuels qui rêvent une humanité nouvelle, haïssent la guerre, médisent de la gloire, repoussent toute répression un peu forte, et croient que les peuples peuvent se passer de grands hommes et sont eux-mêmes assez grands pour se gouverner parfaitement tout seuls ! […] Les esprits qui sentent leur néant doivent adorer tout ce qui empêche de voir leur creux ; mais quand on vit par le talent et qu’on en a en soi la forte, lumineuse et tranquille conscience, à quoi bon jalouser et vouloir cette position d’immortel qui fait rire ceux qui doivent mourir ?

578. (1761) Salon de 1761 « Sculpture —  Challe  » pp. 161-162

C’est une fort belle chose que le Berger Phorbas qui détache de l’arbre Œdipe enfant qui y était suspendu par les pieds. L’enfant, ou je me trompe fort, est sublime.

/ 3385