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486. (1899) La parade littéraire (articles de La Plume, 1898-1899) pp. 300-117

Mais il a préféré n’en rien faire, afin de les présenter sous cette forme palpitante qui lui est si personnelle. […] Eugène Rouart est écrit sous la forme d’une autobiographie. […] Ce recueil se compose de deux parties bien distinctes entre elles par la forme et aussi par l’inspiration. […] Il n’a pas animé les formes qu’il façonna du souffle surhumain de l’éternelle jeunesse. […] Mais ils ne sépareront point l’idée de ses formes plastiques.

487. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

Lui-même avouait son idéal : « un Raphaël noir, couleur sombre, forme angélique ». […] Il y a un instant (dans ce vaste poème auquel la forme dramatique a permis de tels développements) où le Faust rajeuni adore la Beauté et la choisit pour guide vers la vérité. […] Sa forme, toutefois, varie. […] « Générations après générations, écrit admirablement Carlyle, l’humanité prend la forme d’un corps, et, s’élançant de la nuit cimmérienne, apparaît avec une mission du ciel. […] L’histoire de la religion chrétienne indique clairement cette concurrence ascendante, puis descendante de la Vérité et de la Beauté sous la double forme de la doctrine et du rite.

488. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VI »

III L’origine de l’art pictural est en la représentation des formes. […] Et de là est sortie la musique : en même temps que les lignes et les couleurs répondaient à la forme des choses, les mots aux idées abstraites d’elles issues, l’harmonie des sons née de l’imitation des bruits de la nature atteignait ce où échouaient lignes et mots, l’impression sentimentale découlée de la nature. […] Donc il va entasser tous ces procédés d’art, musique, poésie, décoration paysagique et mimique, à l’exemple des anciens, pour produire l’illusion de la vie ; alors s’imposait à lui la forme dramatique théâtrale, la plus capable traditionnellement d’atténuer le disparate de ces inconciliables réunis. […] Songez aussi que les décorations, absolument inutiles à la signification musicale, n’existent que pour compléter le livret dramatique ; puisqu’il y avait forme dramatique, il fallait bien qu’il y eût décors ; et, si Wagner a voulu magnifiques les décorations, c’est qu’obligé à des décorations il voulut des panoramas dignes du déploîment très spécial au théâtre où son œuvre s’ouvrait. […] Dans le vain monde où fourmillent les foules, l’esprit, né pour la vie savante, opprimé par le commerce des hommes, efforce son départ vers le but silencieux de son être ; et, en toutes ses formes (Amfortas, Kundry, Klingsor, les Graliens, Parsifal), il désire.

489. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LEBRUN (Reprise de Marie Stuart.) » pp. 146-189

Lebrun venait en première ligne ; c’était en effet de nos jours, sous la Restauration, en renom comme en date, la première transition de l’ancienne forme tragique à une forme, à un sujet et à un langage plus récents. […] Eh bien, à ce point de vue, on doit le rappeler aux plus sévères, l’intérêt, un intérêt élevé, n’y a pas fait faute aux grands moments voulus et désignés par l’art dans l’architecture graduée de cette forme classique. […] Marie Stuart, dans les mêmes formes encore, prolonge et couronne. […] Les anciens pourtant, remarquons-le, n’apostrophent que discrètement, hors de la forme mythologique, ces choses naturelles extérieures. […] Béranger n’échappe aux confrontations qu’à force de traits aussi et par la perfection serrée de sa forme.

490. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Paul Verlaine et les poètes « symbolistes » & « décadents ». »

On soupçonnait, depuis Homère, qu’il y a des rapports, des correspondances, des affinités entre certains sons, certaines formes, certaines couleurs et certains états d’âme. […] Les hommes ne sont point pour lui des individus avec qui il entretient des relations de devoir et d’intérêt, mais des formes qui se meuvent et qui passent. […] Et cette fumée a-t-elle jamais la forme d’un cinq, surtout quand il fait du vent (« La bise pleurait ») ? […] comment aimer d’amour ce qui n’a pas de limites ni de formes ? […] Le dévot aime, sous le nom de Dieu, la beauté et la bonté des choses finies d’où il a tiré son idéal  et le chevalier mystique aimait cet idéal à travers et par-delà la forme finie de sa maîtresse.

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