Elle qui écrit habituellement des scènes de mœurs d’un accent très vif, a voulu cette fois velouter son accent et montrer à l’ironique railleur qui l’a nommée, et qu’elle appelle son parrain dans sa dédicace, qu’elle pouvait, ma foi !
Il faut croire que cette première opinion est basée sur une foi intense, puisque les événements les plus terribles, ceux d’il y a vingt-sept ans, par exemple, n’ont pu réussir à l’ébranler.
Cette même foi à la science — aux sciences qui étudient l’homme — se retrouve chez Taine 24, un penseur qui eut autant d’influence que Renan en France, et qui en eut peut-être plus encore que Renan à l’étranger.
Quel étonnement ne nous cause pas aujourd’hui Rousseau, soit lorsqu’il proclame infaillible le peuple réuni dans ses comices, soit lorsqu’il prophétise que cette infaillibilité, si jamais on l’interroge, répondra nécessairement en décrétant, comme loi suprême de l’État, la république et la profession de foi du vicaire savoyard ! […] La jeunesse studieuse, reconquise, grâce à Dieu, aux idées libérales dans ce qu’elles ont de plus net et de plus résolu, ne se lasse pas depuis quelque temps de ressusciter, pour la manifestation de sa foi politique renaissante, des journaux littéraires que l’impitoyable destin ne se lasse pas non plus de frapper de mort ; hier c’était la Jeune France et la Voie nouvelle aujourd’hui c’est le Matin. […] Une foi religieuse, honnête et éclairée, sûre d’elle-même, est un premier principe d’idéal qu’il ne contribue pas à raffermir en ceux qui s’inspirent de lui. […] Le moment est favorable pour éprouver sa foi. […] qu’ils tombent, qu’ils pleurent, qu’ils crient, qu’ils accusent la foi violée avec des grincements de dents !
. — Ma foi ! […] Lisez avec attention cette jolie défense de la jalousie. « Ces soupçons, dit la confidente Élise, sont fâcheux sans doute, mais Pour le moins font-ils foi d’une âme bien atteinte, Et d’autres chériraient ce qui fait votre plainte. […] — Un autre a vengé ma flamme Des faiblesses de ta foi. […] Pourquoi voulez-vous, dis-je, en prenant une femme, Qu’on soit digne, à son choix, de louange ou de blâme, Et qu’on s’aille former un monstre plein d’effroi De l’affront que nous fait son manquement de foi ? […] On peut à la rigueur dire qu’il l’a été avec Don Juan et qu’il s’est dit : « Ces grands seigneurs sans foi et sans loi d’aujourd’hui, ils resteront sans foi et sans loi ; mais ils seront hypocrites de religion dans dix ans. » A la rigueur on peut dire cela ; mais pour ce qui est de Philaminte on doit dire qu’il a saisi une mode tellement en ses premiers commencements qu’il a prophétisé à force d’être vigilant observateur.