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479. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

je l’ai vu mourir avant son malade, à la fleur de ses années, d’une maladie de trois ans, tête à tête avec un crucifix d’ivoire suspendu par un chapelet de femme au bois de son lit. […] Auprès des jeunes fleurs souriant aux vieux murs Des beaux livres rangés ainsi que des fruits mûrs, Des oiseaux voletant dans leur cage fleurie, La femme du poète aussi travaille et prie. Artiste matinale, elle écrit du pinceau Des poèmes de fleurs au bruit des chants d’oiseau. […] Ô vers, ô jeunes fleurs, qui mêlaient leur couronne !

480. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

Sur ce, la dame se lève, lui fait part de la fin de leur amour, qui vient de mourir, à la fleur de l’âge, et elle sort. […] Bref, Raymond commence à croire qu’une si rude grêle d’insolence ne peut guère tomber sur la fleur des pois. […] Au premier acte, il parle, à son ami Hippolyte Richond, de sa liaison avec la baronne comme d’une charmante bonne fortune qui ne lui donne que des joies, fleur sans épines de l’amour facile. « Elle est libre, elle se prétend veuve, elle n’a plus vingt ans, elle se met à merveille, elle a de l’esprit, elle sait conserver les apparences : pas de danger dans le présent, pas de chagrins dans l’avenir, car elle est de celles qui prévoient toutes les éventualités d’une liaison, et qui mènent, en souriant, avec des phrases toutes faites, leur amour de convention jusqu’au relais où il changera de chevaux. […] Sur quoi, Suzanne lui fait part de la fin de leur amour, qui vient d’expirer à la fleur de l’âge.

481. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Deschanel appelle des déformations, on ne pourrait pas trouver, aussi bien que des signes de vermoulure, des marques de vitalité et tout un système de feuilles et de fleurs. […] Pomme d’orange, fleur d’orange, plantation de café, jardin des Olives : toutes ces expressions sont fort logiques. Nous disons de même, et sans être blâmés par les grammairiens : noix de coco, noix de kola, fleur de cassis, clou de girofle, etc. […] Une langue ressemble à un jardin où il y a des fleurs et des fruits, des feuilles vertes et des feuilles tombées, où, à côté du définitif, il y a la vie, la croissance, le devenir.

482. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Une pièce de vers commence ainsi : Louis quand vous irez dans un de vos voyages Vers Bordeaux, Pau, Bayonne et ses charmants rivages, Toulouse la romaine, où dans ses jours meilleurs J’ai cueilli tout enfant la poésie en fleurs Passez par Blois. […] Elle chante en travaillant à des travaux de couture, dont elle réussit à se nourrir et ne court qu’un danger : celui d’être tentée d’ouvrir un Voltaire, situé dans un coin ; des oiseaux et des fleurs sont à la fenêtre. […] Les plus simples scènes champêtres, une vache paissant dans un pré, des enfants qui jouent, un chêne dans une clairière, une fleur au bord d’un chemin, prennent sous ses puissantes mains de pétrisseur de verbe, une grandeur calme et menaçante, un aspect fatidique et géant, qui émeut intimement. […] Les sourdes ténèbres du lieu, les vieilles et puériles lois latines psalmodiées par le greffier, les paroles surhumainement graves, adressées par le juge, une touffe de fleurs à la main, à la misérable guenille d’homme devant lui, écartelé nu entre quatre piliers et oppressé de masses de fer, la bouche râlante, la barbe suante, la peau terreuse, muet et les yeux clos, cela est énorme et admirable.

483. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemoyne, André (1822-1907) »

. — Fleurs du soir (1893).

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