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1703. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Nous pouvons même aller plus loin et dire que, si la poésie du moyen âge est quelque part, elle est là, dans ce genre tout à fait secondaire, véritablement fugitif, et dont les fleurs se fanent en quelque sorte à mesure qu’elles éclosent37. […] Car c’est bien là que, sont les chefs-d’œuvre du talent poétique de Voltaire, et plutôt que dans la Henriade, ou dans les Épîtres, ou même dans les Discours sur l’homme, ou dans ces poésies légères, si souvent déparées par de singulières inadvertances de goût, d’étranges grossièretés de langage158, que d’ailleurs il lui déplaisait, pour beaucoup de raisons, de voir figurer dans la collection de ses œuvres, et dont il disait, sans mentir : « Je suis bien fâché qu’on ait imprimé : Ce qui plaît aux dames et l’Éducation d’une fille ; c’est faner de petites fleurs qui ne sont agréables que quand on ne les vend pas au marché159. » Mais l’intrigue de quelques-unes de ses tragédies, mais les catastrophes de Zaïre, de Tancrède ou d’Alzire sont parmi les plus romanesques et pourtant les plus dramatiques, les plus sincèrement et les plus fortement émouvantes qu’il y ait à la scène. […] Il ne nous est parvenu de leur correspondance intime que quelques lignes mutilées : « Voici des fleurs et des épines que je vous envoie, écrit Voltaire en 1736. […] Tels vers, telle strophe de Fontanes appelleraient les mêmes remarques : Ainsi quand d’une fleur nouvelle Vers le soir l’éclat s’est flétri, Les airs parfumés autour d’elle Indiquent la place fidèle Où le matin elle a fleuri.

1704. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Il est en toutes choses une première fleur, une première et large moisson ; ces heureux mortels y portent la main et couchent à terre en une fois des milliers de gerbes ; après eux, autour d’eux, les autres s’évertuent, épient et glanent.

1705. (1825) Racine et Shaskpeare, n° II pp. -103

Un homme qui veut une place met une calomnie dans les journaux ; vous la réfutez par un modeste exposé des faits : il jure de nouveau que sa calomnie est la vérité, et signe hardiment sa lettre ; car en fait de délicatesse et de fleur de réputation, qu’a-t-il à perdre ?

1706. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

Si elles sont stables, comme la couleur d’une pierre, d’une fleur, d’un objet tangible, ce qui est le cas le plus fréquent, elles nous semblent une qualité plus ou moins permanente et fixe de cet objet.

1707. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Racine ait pû faire naître tant de fleurs dans un champ si étroit. […] Quand par l’arrangement de sa fable, on s’est donné plusieurs objets à peindre, il ne faut qu’une fleur d’esprit pour chacun : mais quand on veut donner aux choses plus d’étenduë qu’elles n’en portent naturellement, il est bien dangereux qu’on n’ait recours à la subtilité ou à l’amplification ; que même avec les plus heureux efforts on ne sauve pas toûjours l’ennui.

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