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1550. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Elle disait que son mari se portait bien, que l’élevage des moutons prospérait ; invariablement aussi, elle finissait par un souvenir gracieux à mon adresse. […] Voici un ataxique aux jambes mortes ; sa femme, qui l’accompagne, les lui déplace, quand elles finissent par trop lui peser, pareilles à des lingots de plomb. […] Et telle fut leur nuit de noces. » Ainsi finit le roman. […] Le médecin ricane : « J’ai tenu parole, maintenant c’est fini… à jamais. […] Maintenant que j’ai fini avec vous, je n’ai plus aucune raison d’en différer l’affichage.

1551. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

— pour les classes médiocres de lecteurs finit par effriter notre goût et par délaver une gloire sous la pluie de ses commérages. […] Je finirai par l’orgie, relégué aux portes, il exprime le dehors, un balbutiement de ténèbres énorme, ou leur exclusion du refuge, avant de s’y déverser extasiées et pacifiées, l’approfondissant ainsi de l’univers entier et causant aux hôtes une plénitude de fierté et de sécurité. […] Le poète lyrique ne dit pas que l’année à peine à fini sa carrière. […] L’avenir, il le vit parfois à la façon d’un Anglais en révolte, d’un Poe, d’un Carlyle, d’un Ruskin, et il a évoqué dans le pur et classique poème en prose du Phénomène futur une humanité qui finirait dans la laideur. […] Elle n’a pas fini de croître.

1552. (1894) Dégénérescence. Fin de siècle, le mysticisme. L’égotisme, le réalisme, le vingtième siècle

Un jour est fini, la nuit monte. […] A une « coda » qui tombe gracieusement, finit d’une façon claire, à un point d’orgue juste et harmonique, on bâille. […] L’onde excitatrice est, comme tout autre mouvement d’onde, plus forte à son point de départ, puis elle va en décroissant dans les limites où sa périphérie s’élargit, jusqu’à ce qu’elle finisse par se perdre dans l’imperceptible. Cela explique que les aperceptions dont le substratum anatomique est situé dans le voisinage immédiat des cellules d’abord frappées par l’excitation, sont les plus vives ; que celles nées dans les cellules plus éloignées ont un peu moins de netteté, et que cette netteté décroît de plus en plus, jusqu’à ce que la conscience finisse par ne plus les percevoir et qu’elles tombent, pour employer l’expression scientifique, au-dessous du seuil de la conscience. […] Un seul exemple de ce genre132, et nous en aurons fini avec Jean Moréas.

1553. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Je vais essayer cependant d’en finir avec cette conscience elle-même. […] Mais si, en s’entraînant lui-même au vertige, il finit par se donner l’illusion de la mobilité, son opération ne l’a pas fait avancer d’un pas, puisqu’elle le laisse toujours aussi loin du terme. […] Ainsi seulement on comprendra qu’Aristote ait démontré la nécessité d’un premier moteur immobile, non pas en se fondant sur ce que le mouvement des choses a dû avoir un commencement, mais au contraire en posant que ce mouvement n’a pas pu commencer et ne doit jamais finir. […] Alors, comme la succession à venir finira par être une succession passée, nous nous persuadons que la durée à venir comporte le même traitement que la durée passée, qu’elle serait dès maintenant déroulable, que l’avenir est là, enroulé, déjà peint sur la toile. […] Et l’enfant qui travaille ainsi sur les pièces d’un jeu de patience, qui juxtapose des fragments d’image informes et finit par obtenir un beau dessin colorié, s’imagine sans doute avoir produit du dessin et de la couleur.

1554. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Werther. Correspondance de Goethe et de Kestner, traduite par M. L. Poley » pp. 289-315

C’est alors qu’il conçut l’idée d’identifier bientôt l’histoire de ce Jérusalem avec celle d’un amoureux comme lui-même l’avait été ou aurait pu l’être, et de faire du tout un personnage romanesque intéressant, et qui aurait pour le vulgaire le mérite de finir par une catastrophe. […] Lorsqu’il a fini son Werther et qu’il s’apprête à le publier, il a une crainte, c’est de blesser les jeunes epoux : il glisse dans ses lettres toutes sortes de précautions à cet égard, des précautions mystérieuses et pour eux obscures, mais qui avaient pour but de les prévenir et de les empêcher de se trop choquer.

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