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437. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

Élisabeth donnait des coups de poing à ses filles d’honneur, « de telle façon qu’on entendait souvent ces belles filles crier et se lamenter d’une piteuse manière. » Un jour, elle cracha sur l’habit à franges de sir Mathew ; une autre fois comme Essex, qu’elle tançait, lui tournait le dos, elle le souffleta. […] Sa fille a deux prétendants chrétiens, et, au moyen de lettres supposées, il les fait tuer l’un par l’autre. De désespoir, elle se fait religieuse, et, pour se venger, il empoisonne sa fille et tout le couvent. […] Massinger met sur la scène un père justicier qui poignarde sa fille ; Webster et Ford, un fils qui assassine sa mère ; Ford, les amours incestueux d’un frère et de sa sœur64. […] Aujourd’hui encore, telle grande dame habituée aux réceptions est capable de rougir en présence d’un inconnu et de se trouver mal à l’aise comme une petite fille ; les yeux bleus se baissent et la pudeur enfantine arrive d’abord aux joues vermeilles.

438. (1885) Les étapes d’un naturaliste : impressions et critiques pp. -302

Dans l’unique chambre, le père Trinquesse, sa fille Manette et deux marmots de cinq à huit ans, s’entassaient pour dormir. […] La Faustin est une bonne fille, point bégueule, et assez portée, sinon à oublier, à remplacer les absents. […] bien sûr, il en est beaucoup — de filles de la Crau, de l’âpre Lubéron, — qu’il en est qui seraient contentes en ce monde — de mon bonheur ! […] Quatre enfants, oui, dont trois filles, qui durent se mésallier pour ne pas coiffer sainte Catherine. […] La conversation n’était guère plus active avec Mme de Valenzuela et sa fille.

439. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre II. Clément Marot »

En 1529 Budé, dans une de ses Préfaces, rappelait au roi qu’il avait à doter une fille pauvre, la philologie : qu’il avait promis d’orner sa capitale d’une sorte de musée où les deux langues grecque et latine seraient enseignées, où des savants en nombre illimité trouveraient « un entretien convenable et les loisirs nécessaires ». […] Quelques vers au début d’une de ses meilleures pièces expriment très bien le vœu de son esprit et le vœu de son cœur167 : 1re Fille. — Tout le plaisir et le contentement Que peut avoir un gentil cœur honnête, C’est liberté de corps, d’entendement, Qui rend heureux tout homme, oiseau, ou bête ! 2e Fille. — Ô qu’ils sont sots et vides de raison, Ceux qui ont dit une amour vertueuse Être à un cœur servitude et prison, Et pour aimer la dame malheureuse ! […] Comédie : Deux filles, deux mariées, la vieille, le vieillard et les quatre hommes.

440. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Elle s’emporte contre la pauvre fille, contre le P. de La Chaise, contre M. de Noailles. […] Oui, m’a-t-elle répondu : moi de nom, cette fille de fait, et vous du cœur. […] Elle m’a répondu qu’elle connaissait mes artifices… Elle m’a reproché ses bienfaits, ses présents, ceux du roi… Je l’aime, et ne puis me persuader qu’elle me haïsse… » Pendant que madame de Montespan s’inquiétait des prétentions qu’elle supposait à madame de Maintenon, elle ne se doutait pas que le roi, déjà las de madame de Fontanges, faisait la cour à madame de Grammont ; ce qui est le sujet d’une lettre plaisante de madame de Sévigné à sa fille, en date du 24 novembre. […] Restaient avec madame de Sévigné : madame de Grignan, sa fille, madame de Simiane, sa petite-fille, madame de Coulanges, sa cousine.

441. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

L’abbé de Choisy aimait à se déguiser ; dans son enfance et dans sa jeunesse on l’avait accoutumé à s’habiller en fille ; il en garda le goût, et l’on assure que bien plus tard même, et à l’âge où il rougissait le plus de cette manie efféminée, il s’enfermait encore pour se mettre en douairière, soupirant, hélas ! […] On m’habillait en fille toutes les fois que le petit Monsieur (frère de Louis XIV) venait au logis, et il y venait au moins deux ou trois fois la semaine. […] Cette mère égarée tint près d’elle son fils presque toujours habillé en fille jusqu’à l’âge de dix-huit ans. […] mais voyez donc ce morveux, comme il est joli en fille !

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