Il s’agit de faire exclure du testament un neveu, le capitaine Rawdon, ancien favori, légataire présumé de la vieille fille. Ce Rawdon est un troupier stupide, pilier d’estaminet, joueur trop adroit, duelliste et coureur de filles. […] que ne m’envoyez-vous une vieille tante, — une tante fille, — une tante avec une voiture blasonnée et un tour de cheveux couleur café clair ! […] Il force sa femme à s’asseoir à table à côté de filles perdues, ses maîtresses. […] Pour ses filles, il les laisse vagabonder dans la loge du jardinier, où elles prendront l’éducation qui se trouvera.
Le roman de Balzac, Modeste Mignon (Débats du 4 avril), est dédié à une étrangère, fille d’une terre esclave, ange par l’amour, démon par la fantaisie, etc. […] … Mais non, le signalement ne va que sur quelques points (fille d’une terre esclave, l’Italie ; homme par le cerveau ; poëte par les rêves ; à toi qui es encore la Beauté.
Paul Adam À la représentation d’Antonia, les dames du balcon étaient bien les sœurs de ces misérables filles, rendues malades de rire, par la beauté d’un costume inhabituel. […] En vérité, faut-il avoir l’âme humble d’une pauvre fille, vendeuse de bonheur, pour ne pas affirmer une prudente admiration devant des strophes aussi parfaitement, heureuses que celles-ci, prises dans la tragédie d’Édouard Dujardin : Quelquefois, au hameau, Je descends où sont les réjouissances elle repos ; Je me rencontre à mes frères, à mes sœurs, Et puis chacun nous repartons vers les hauteurs.
La liaison si longue et si inviolable qu’eut Mme de La Fayette avec M. de La Rochefoucauld fait ressembler sa vie elle-même à un roman, à un roman sage (roman toutefois), plus hors de règle que la vie de Mme de Sévigné, qui n’aime que sa fille, moins calculé et concerté que celle de Mme de Maintenon, qui ne vise qu’au sacrement avec le roi. […] Le père de Mme de La Fayette, maréchal de camp et gouverneur du Havre, avait, dit-on, du mérite, et soigna fort l’éducation de sa fille. […] On lit dans les Mémoires du cardinal, à propos de cette prison de Nantes (1653) et des visites divertissantes qu’il y recevait : « Mme de La Vergne, qui avait épousé en secondes noces M. le chevalier de Sévigné, et qui demeuroit en Anjou avec son mari, m’y vint voir et y amena Mlle de La Vergne, sa fille, qui est présentement Mme de La Fayette. […] Songez-y, ma fille, vous trouverez qu’il est impossible de faire une perte plus considérable et dont le temps puisse moins consoler. […] Pour se convaincre de l’insuffisance de telles amitiés, même des meilleures et des plus chères, qu’on lise la lettre de Mme de La Fayette à Mme de Sévigné, du 8 octobre 1689, si parfaite, si impérieuse et si sans façon à force de tendresse, et qu’on lise ensuite le commentaire qu’en fait Mme de Sévigné écrivant à sa fille : « Mon Dieu !
« Pour peu que vous en ayez d’envie, nous pourrions fort bien consacrer la soirée à l’examen de cette question, qui n’est pas difficile en elle-même, mais qui a été embrouillée par les sophismes de l’Orgueil et de sa fille aînée l’Irréligion. […] Tu ne saurais croire combien je me suis fait d’ennemis jadis pour avoir voulu en savoir plus que nos chers Allobroges. » « Le chef-d’œuvre des femmes, écrit-il ailleurs à sa seconde fille Constance, c’est de comprendre ce qu’écrivent les hommes. » Il y a dans ses œuvres un volume entier de ces tendresses, de ces conseils et de ces badinages de cœur et de plume avec ses chères filles, et ce volume n’a point de paradoxe parce que le sentiment n’en a pas. […] Écoutez cette plainte désespérée à sa confidente chérie, sa fille Constance, laissée derrière lui à Chambéry. […] Le monde récompensa dans son fils et dans ses filles son immense renommée. […] Comme le pape y donne des chapelets, et que tout est mode en France, on a fait à Paris une mode des chapelets ; chaque fille de joie a le sien.