L’église était déserte, et les flambeaux funèbres Croisaient en chancelant leurs feux dans les ténèbres. […] Mon sein est inquiet, la volupté l’oppresse, Et les vents altérés m’ont mis la lèvre en feu. […] La triste expérience Nous apporte la cendre, et n’éteint pas le feu. […] Il a poursuivi des feux follets dans la nuit putride des lagunes de Paris, au lieu de suivre dans le ciel l’étoile immortelle d’une Laure ou d’une Béatrice digne de toi. […] Et nous donc, n’avons-nous pas brûlé au feu qui purifie tout deux volumes de poésies juvéniles que des amis mûrs et sévères nous conseillèrent d’anéantir, pour ne pas jeter derrière nous, sur la route de la vie, de ces pierres de scandale qu’on retrouve avec honte au retour, et qui font rougir le front sous ses rides.
Sa mère, femme sage, et jugeant que son fils n’était pas de la force ni de la trempe qui fait les combattants, lui écrivait : « Il ne faut pas jeter ainsi feu et flamme ; penses-y, toi qui as besoin d’être aimé ! […] Ce n’est pas jeter feu et flamme qu’il veut, ce n’est pas attaquer et fronder, ce n’est pas ébrécher, ce n’est pas détruire. […] Ce premier ami est un catholique très-docile, bien qu’instruit, et il m’a donné avec confiance, avec feu, la plupart des raisons qu’on allègue de ce côté ; seulement il avait le bon goût et la charité de n’être dur que contre la doctrine et de n’y mêler aucune injure contre l’homme. […] Renan, dans ce livre tant controversé, est précisément, tout en se rendant bien compte de ce triple ensemble et, si je puis dire, de ce triple feu d’objections opposées et convergentes, d’avoir osé se mettre au-dessus et prendre position au-delà. […] Renan a dû se dire de même : « J’ai vu les croyances de mon temps, et j’ai publié mon livre. » Rousseau ajoutait, en parlant des mêmes lettres de Saint-Preux et de Julie : « Que n’ai-je vécu dans un siècle où je dusse les jeter au feu !
…” … Quand je fis mes expériences sur l’aimantation, il prit feu comme toujours. […] On crie au feu ! […] Tout le ciel brûle, des feux rouges, des feux verts, des feux jaunes… À moi, au secours ! au feu !
Telle qu’un diadême éclatant qui ceint le front des Monarques, ou telle que le baudrier suspendu aux épaules d’un Héros soutient à ses côtés le glaive de Mars, & brille enrichi de l’éclat de l’or, des diamans de l’Inde & des dépouilles du Gange, telle une large bande entoure les cieux, & brille du feu de mille étoiles. […] Près d’elle Jupiter a placé cette Balance dans laquelle il pese la Nature, & qui tempérant les feux du soleil, alonge les nuits, & rend leur empire égal à celui du jour ». […] Un lien étincelant unit les Poissons, & leurs feux atteignant les pas du Belier, terminent le cercle radieux ».
Joubert coupait délicatement dans les livres les plus majestueux et les plus consacrés par l’admiration des imbécilles les passages qui lui plaisaient, et jetait inquisitorialement le reste au feu. […] On a de lui, sur la Clarisse de Richardson, un morceau resté célèbre, — une de ces pages d’enthousiasme éperdu, comme cette tête perdue, qu’on a trop prise pour une tête de critique, savait en écrire quand son tempérament de satyre intellectuel était à feu… Mais la secousse de cette lecture ne le féconda point. […] Diderot n’était pas, il ne fut jamais comme Voltaire, qui écrivait à toute l’Europe de cette plume qui courait comme le feu sur la poudre, un chef d’opinion reconnu dans le vaste soulèvement, dans l’effroyable conspiration organisée au xviii® siècle contre l’ancienne société française et le christianisme qui l’avait faite. […] Byron, cette âme d’un feu céleste, comme les étoiles et comme la foudre, paraît trop divinement brûlante à la race, difficile en feu, de messieurs les pétroleurs actuels, qui ne veulent plus de feu divin… On l’éteint partout dans les œuvres. […] La salamandre qui s’appelait Diderot, et qui vivait dans le feu de l’esprit, dans le feu du cœur, dans le feu des sens, dans le feu de l’enthousiasme, dans le feu de la gaîté et dans le feu des larmes, dans tous les feux que l’homme, d’essence immortelle, puisse allumer sur la terre avec la torche sublime de ses facultés, s’y est consumée… Et Gœthe, cette gélatine figée, vit toujours.