Une femme, Mme Du Deffand, précisément parce qu’elle n’était pas du métier et qu’elle n’en croyait que son impression, se trompait moins lorsqu’elle écrivait à Horace Walpole (12 mars 1769) : Je ne vous enverrai point Saint-Lambert ; rien, selon mon goût, n’est plus fastidieux, excepté huit vers que voici : Malheur à qui les Dieux accordent de longs jours ! […] Ce Catéchisme commence par une analyse de l’homme et une analyse de la femme. L’auteur, dans ce second chapitre, fait parler en un dialogue le médecin philosophe Bernier et Ninon de Lenclos : « J’avais besoin d’une femme d’esprit qui n’eût pas conservé cette retenue et cette dissimulation que les mœurs imposent à son sexe ; il me fallait une femme qui eût beaucoup pensé, beaucoup vu, et qui osât tout dire. » Et, en effet, il s’y dit froidement beaucoup de choses qui rappellent la conversation des dîners de Mlle Quinault. […] Et comment aurait-il parlé, en même temps que de la nature, de ce qui donne à la vie privée son embellissement et tout son charme, des femmes qu’il aimait, mais qu’au fond il estimait assez peu, dont il décomposait et niait les plus naturelles vertus par la bouche de Ninon, et en faveur de qui, sous le nom de Bernier, et pour tout réparer, il se contentait de dire : « Maintenons dans les deux sexes autant que nous le pourrons ce qui nous reste de l’esprit de chevalerie… » Mais ce reste d’esprit de chevalerie qui, dès lors bien factice et tout à l’écorce, était bon pour entretenir la politesse dans la société, est loin de suffire pour renouveler et pour réjouir sincèrement le fond de l’âme, pour inspirer le respect et l’inviolable tendresse envers une compagne choisie, et pour former au sein de la retraite une image de ce bonheur dont le grand poète Milton a montré l’idéal dans ces divines et pudiques amours d’Adam et Ève aux jours d’Éden. […] La femme, ce don qu’il accorda à la terre quand il voulut créer un paradis ici-bas, le bien terrestre le plus riche qui soit sorti de ses mains, la femme mérite d’être aimée, non adorée.
Un jour qu’il était à la fenêtre de la rue, il vit entrer dans un magasin d’en face une femme de sa connaissance et de celle de Mme Unwin, avec une étrangère qui n’était autre qu’une sœur, à elle, nouvellement arrivée dans le pays, et celle-ci avait je ne sais quoi de si attrayant et de si ravissant à la simple vue, que Cowper, tout timide qu’il était, désira aussitôt de la connaître. […] C’était une créature sympathique, et elle devait tout à fait justifier dans le cas présent ce mot de Bernardin de Saint-Pierre : « Il y a dans la femme une gaieté légère qui dissipe la tristesse de l’homme. » Mais si lady Austen éclipse un moment Mme Unwin, elle ne l’efface point et ne la diminue pas. […] Cette délicieuse petite pièce dit tout, la joie et l’émotion pure de Cowper entre ces deux femmes, leur union passagère et fragile, et la rose qui se brise par mégarde, avant que l’une ait achevé de l’offrir à l’autre. […] À la proposition de sa femme, Gilpin répond : « De toutes les femmes, je n’en admire qu’une seule, et celle-là c’est toi, ma chérie bien-aimée ; fais donc comme tu l’entends. […] À Edmonton, sa femme aimante, qui du haut d’un balcon l’aperçoit, s’étonne, fort de le voir chevaucher de la sorte : « Arrête, Gilpin ; te voilà arrivé !
La femme du forgeron, grande paysanne habillée comme dans le nord de la France, est debout, les mains posées l’une sur l’autre : elle est en face, près de son mari qui est de trois quarts. […] … Tous ces personnages, hommes, femmes, enfants, sourient doucement, et à travers ce sourire perce une sorte de tristesse. […] Dans un coin du tableau, au premier plan, l’homme et la femme sont assis devant une table où est une bouteille. […] La femme à côté ne mange ni ne boit ; elle a les mains l’une sur l’autre. […] Ce mari et cette femme font deux bonnes et fortes figures.
Cela se voit partout, même, il paraît, dans la politique Il y en a qui gardent le goût des femmes, voire des petites femmes, jusque dans un âge avancé ? […] Il a tout : du génie, des vertus, une femme qui l’adore, des enfants d’une beauté merveilleuse. […] Quand j’ai vu tout à coup cet Auvergnat éclater d’indignation parce que son fils doit épouser une femme qui a vingt ans de plus que lui et qui a eu un amant, mais qui est duchesse, très belle, influente et prodigieusement riche, ma surprise n’a pas été mince. […] Ou bien alors, je demande comment il se fait que cette femme si avisée et qui a tant de pouvoir sur son mari ne l’ait pas empêché, à tout prix et par tous les moyens, d’intenter le risible procès où doit sombrer une considération dont elle a sa part. […] » avec l’intonation désespérée de la femme qui a mesuré le gouffre et s’y jette les yeux ouverts, pour tenir un engagement d’honneur. » Comprenez-vous ?
Le marquis a été trompé par sa femme : la marquise d’Auberville est, depuis cinq ans, la maîtresse de M. de Sergines, un journaliste célèbre. […] Charrier ; il en est aimé ; mais l’honneur l’attache à la femme qu’il a compromise. […] Après le duel, le marquis a emmené sa femme repentante et réconciliée. […] Tandis qu’il déclame ce mandement sublime, sa femme se fait lire Jocelyn par Maxime Gérard. […] Puis, comme Maxime essaye d’excuser sa belle-mère, en réduisant ses torts à des lettres romanesques et à des soupirs de femme incomprise. — « Que pourrait-il y avoir de plus ?