La situation des femmes, chez les Touareg, est digne de toute attention ; elle n’est pas du tout celle des femmes arabes musulmanes et dénote des origines toutes différentes ou même contraires. La femme, chez les Touareg, représente le principe noble. […] « L’enfant, chez les Touareg, suit le sang de sa mère : — le fils d’un père esclave ou serf et d’une femme noble est noble ; — le fils d’un père noble et d’une femme serve est serf ; — le fils d’un noble et d’une esclave est esclave. — C’est le ventre qui teint l’enfant, disent-ils dans leur langage primitif24. » Dans la famille, la femme chez eux est pour le moins l’égale de l’homme. Presque toutes les femmes savent lire et écrire, dans une proportion plus grande que les hommes ; les jeunes filles reçoivent de l’éducation ; elles disposent de leur main, sauf des cas rares ; dans la communauté, les femmes gèrent leur fortune personnelle et ne contribuent aux dépenses qu’autant qu’elles le veulent. […] Dans cet état civil des femmes, il est aisé de reconnaître des traces persistantes et des restes d’une civilisation tout autre que la musulmane.
Entre ces deux femmes si éloignées et si distantes, quels sont les noms qui comptent véritablement, qui méritent de figurer en première ligne dans la série des femmes célèbres par leur talent d’écrivain ? […] Elle cherchait donc autour d’elle cette ressource qu’une femme trouve bien rarement en elle-même et en elle seule. […] Ce qu’on peut dire, c’est que l’union ne pouvait guère subsister entre ces deux femmes, y eussent-elles chacune beaucoup mis du leur. […] Chaque femme, ici, en a un ou deux qui ne bougent de chez elle… Le vieux président Hénault est la pagode de chez Mme Du Deffand, une vieille aveugle, une débauchée d’esprit, chez qui j’ai soupé la nuit dernière. […] On y trouve avec surprise une femme ardente, passionnée, capable de dévouement, et même bonne.
Ôtez donc des Mémoires de Saint-Simon le préjugé contre Louis XIV et la haine contre Mme de Maintenon, plus étonnante que ne le fut Louis XIV, car il est un homme et elle n’est qu’une femme, — à égalité de grandeur la femme doit l’emporter ! […] Tout incognito a ses dangers pour les femmes. […] Tout ce qu’on peut dire d’une créature méchante, abjecte et dangereuse, il l’a dit de cette femme à la grandeur cachée, qui s’en vient tranquillement vers la Postérité, qui les croit, à travers tant de calomnies ! […] Elle ne fut guère que la femme sans royauté du grand roi et la servante dévouée et vigilante de sa gloire. […] Il ne prenait point la femme d’autrui.
Aussi ne croirois-je qu’avec beaucoup de réserve aux maladies des femmes galantes…. D’après cela, monsieur, votre femme ne sera sûrement pas heureuse. […] Toute femme qui répond, donne passage à la coquetterie. […] Mais il faut prendre garde aux méprises ; il n’arrive que trop souvent qu’on y prend des femmes distinguées pour des femmes à bonne fortune. […] Il vint il y a quelques jours la femme la plus aimable, curieuse de faire connoissance avec vous.
Tout à coup, dans un de ces élans qui ne sont qu’à elle entre les femmes-poëtes de nos jours, elle s’écrie : J’ai dit ce que jamais femme ne dit qu’à Dieu. […] Je voudrais qu’un jour on tirât de ce volume, qu’on dégageât cette suite d’élégies-romances dont la forme est si assortie à la manière de Mme Valmore, et dans lesquelles son sentiment soutenu se produit quelquefois jusqu’au bout avec un parfait bonheur, sans les tourments plus ordinaires à l’alexandrin : Croyance, la Femme aimée, Aveu d’une Femme, Ne fuis pas encore, la Double Image, Fleur d’Enfance. Je citerai, comme échantillon, celle-ci : RÊVE D’UNE FEMME. Veux-tu recommencer la vie, Femme, dont le front va pâlir ; Veux-tu l’enfance, encor suivie D’anges enfants pour l’embellir ? […] Témoin des troubles civils de Lyon en 1834, Mme Valmore a pris part à tous ces malheurs avec le dévouement d’un poëte et d’une femme : Je me laisse entraîner où l’on entend des chaînes ; Je juge avec mes pleurs, j’absous avec mes peines ; J’élève mon cœur veuf au Dieu des malheureux ; C’est mon seul droit au ciel, et j’y frappe pour eux Elle frappa à d’autres portes encore ; et son humble voix, enhardie dès qu’il le fallut, rencontra des cœurs dignes de l’entendre quand elle parla d’amnistie.