Auger et de Feletz, aient essayé, à certain jour, d’effleurer de leur plume un écrivain qui ne leur paraissait ni aussi neuf ni aussi pur qu’à d’autres ; le biographe en prend occasion de s’exprimer sur le compte de ces deux critiques, l’un strictement judicieux et l’autre agréable, d’une façon qui ne se ressent en rien assurément du goût ni de l’aménité littéraire.
Lorsqu’il a ensuite abordé son sujet, on a senti, à la façon dont il l’a traité, qu’il aurait pu même ne point chercher d’abord à l’élargir.
Borel qui croit devoir mettre en tête de ses contes une biographie mortuaire sur un Champavert, avec lequel il identifie le Petrus Borel des Rhapsodies, de façon que, dans ce dédale de Champavert et de Petrus, le pauvre lecteur éperdu ne sait auquel de tous ces sosies se reprendre.
La façon dont Tarass accueille ses fils, dont il les houspille et les raille, dont il force presque l’aîné à faire, pour premier bonjour, le coup de poing avec lui, nous transporte aussitôt dans ce monde de sauvagerie et de rudesse ; la mère silencieuse, émue et navrée, qui ose jouir à peine du retour de ses fils, est touchée avec un sentiment profond et délicat : on assiste à la misérable condition de la femme en ces mœurs et en ces âges barbares.
Depuis que le marquis de Luzan a mis en castillan l’Art poétique de Boileau et le Préjugé à la mode de La Chaussée, la plupart des écrivains sont afrancesados : à la comedia nationale succèdent le drame larmoyant, la tragédie pompeuse, la comédie à la façon de Molière, ou plutôt de Destouches ou de Picard580.