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737. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Guerin » p. 221

L’effet de l’ensemble, l’intérêt de l’action, la position, le caractère, l’expression des figures, la distribution, les groupes, l’entente des lumières, quelque chose même du dessin et de la couleur sont restés ; mais arrêtez, entrez dans les détails, il n’y a plus ni finesse, ni pureté, ni correction ; vous prenez Guerin par l’oreille, vous le mettez à genoux, et vous lui faites faire amende honorable à de grands maîtres si maltraités.

738. (1932) Le clavecin de Diderot

Il le désigne en utilisant l’expression de « clavecin mal tempéré », jouant ainsi avec le titre de l’œuvre de Bach. […] Ainsi, jusque dans les blasphèmes, vit-on l’expression de la foi. […] Que tel individu naisse doué d’un mode d’expression déterminé, tout va conspirer à le vouer à ce mode d’expression, donc à le limiter sans droit de les outrepasser à des recherches purement formelles. […] On connaît l’expression : trouver chaussure à son pied. […] La sagesse eût été de s’arranger à ce qu’elle durât, la sagesse eût été, selon l’expression de notre code, de gérer sa fortune en bon père de famille.

739. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

« Et puisque vous me blâmez pour certains mots, énorme entre autres, que je ne défends pas (bien qu’un silence excessif fasse l’effet du vacarme), moi aussi je vous reprocherai quelques expressions.    […] Veuillez m’excuser et agréer, je vous prie, l’expression de ma respectueuse considération, Sainte-Beuve. […] Jules Levallois, destine à être un critique qui pense par lui-même et qui a son originalité, dut, on le conçoit, dans un commerce assidu et quotidien, contribuer à aiguiser beaucoup de mes jugements, m’en suggérer même qui étaient de lui et qui portaient avec eux leur expression. […] Expression de M. 

740. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

L’aveu modeste n’est ici que l’expression d’une rigoureuse vérité : il serait difficile, en effet, de coucher ses pensées en plus mauvais mètre . […] Montaigne a résumé avec originalité cette habitude d’appropriation savante dans son style tout tissu, en quelque sorte, de textes anciens : « Il fault musser, dit-il, sa foiblesse soubz ces grands crédits. » Quant aux poëtes d’alors, ils n’y entendent point malice à beaucoup près autant que Montaigne, et ils sont aussi bien moins créateurs que lui ; ils y mettent moins de pensées de leur cru ; mais souvent, quand le fonds les porte, ils ont l’expression heureuse, forte ou naïve, et une véritable originalité se retrouve par là. […] Les expressions triomphantes dont est rempli le Journal de la mère du roi, et qui rappellent le Latonæ pertentant gaudia pectus , se reproduisent dans les lettres et dans les vers de sa sœur. […] De telles expressions de mysticité se mêlent perpétuellement à la profession de sa tendresse pour son frère.

741. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIIIe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Son début était frappant et son regard plein d’expression ; je commençai à m’intéresser sérieusement à ce qu’il allait dire. — Il commence ; je suis attentif : une voix sonore, des expressions choisies, des sentiments élevés. — Il établit les divisions de son sujet : je les saisis sans peine ; rien d’obscur, rien d’inutile, rien de fade et de languissant. — Il développe ses arguments ; je me sens embarrassé. — Il réfute le sophisme, et mon embarras se dissipe. — Il amène un récit analogue au sujet ; je me sens intéressé. — Il module sa voix en accents variés qui me charment. — Il se livre à une sorte de gaieté ; je souris involontairement. — Il entame une argumentation sérieuse ; je cède à la force des vérités qu’il me présente. — Il s’adresse aux passions ; les larmes inondent mon visage. — Il tonne avec l’accent de la colère ; je frémis, je tremble ; je voudrais être loin de ce lieu terrible. » « Valori nous a laissé, sur les sujets particuliers qui occupaient l’attention de Laurent et de ses amis dans leurs entrevues au couvent de San-Gallo, des détails qu’il tenait de la bouche de Mariano lui-même. […] Cette lettre me fait le plus grand plaisir, car j’aime les morceaux de sculpture au-delà de toute expression ; je ne saurais me lasser d’admirer l’habileté d’un artiste qui sait travailler le marbre au point d’imiter la nature elle-même. […] La nature elle-même est, sans doute, toujours supérieure à ces imitations ; cependant on est excusable d’admirer un art qui sait donner à la matière morte tant de vie et d’expression, qu’il semble qu’il ne faudrait que le souffle pour l’animer.

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