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832. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « M. DE LA ROCHEFOUCAULD » pp. 288-321

Ce qui semblait un débris ramassé par l’expérience après le naufrage, composa le vrai centre, enfin trouvé, de sa vie138. […] L’expérience est utile, elle est féconde ; oui, mais comme un fumier qui aide à pousser des blés et des fleurs.

833. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « M. Deschanel et le romantisme de Racine »

Deschanel, et même ne l’est pas du tout, c’est que, dans une page fort intéressante, il essaye d’imaginer ce que deviendrait le même sujet traité dans la forme romantique : on assisterait aux expériences de Locuste, au banquet où Britannicus est empoisonné. […] Quelle défiance de soi, et quelle terreur, quelle expérience des femmes et quelle rancœur, et, par suite, quels amours et quels orages ne supposent pas d’abord son dessein d’entrer à la Trappe, puis son mariage, à trente-huit ans, avec une bonne femme qui n’avait pas lu ses vers, et sa piété fervente, son amour de Dieu, égal à son ancienne passion pour ses maîtresses70.

834. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

« Le plus beau quartier de la ville de Coquetterie est la grande place, qu’on peut dire vraiment royale 44… Elle est environnée d’une infinité de réduits, où se tiennent les plus notables assemblées de coquetterie, et qui sont autant de temples magnifiques consacrés aux nouvelles divinités du pays ; car, au milieu d’un grand nombre de portiques, vestibules, galeries, cellules et cabinets richement ornés, on trouve toujours un lieu respecté comme un sanctuaire, où sur un autel fait à la façon de ces lits sacrés des dieux du paganisme, on trouve une dame exposée aux yeux du public, quelquefois belle et toujours parée ; quelquefois noble et toujours vaine ; quelquefois sage et toujours suffisante ; et là, viennent à ses pieds les plus illustres de cette cour pour y brûler leur encens, offrir leurs vœux et solliciter la faveur envers l’amour coquet pour en obtenir l’entrée du palais de bonnes fortunes. » On lit dans un autre passage, que dans le royaume, « il n’est pas défendu aux belles de garder le lit, pourvu que ce soit pour tenir ruelle plus à son aise, diversifier son jeu, ou d’autres intérêts que l’expérience seule peut apprendre45 ». […]  » Ce que l’abbé d’Aubignac appelle tenir ruelle, est, comme nous l’avons vu, un moyen employé quelquefois par une précieuse coquette, pour diversifier son jeu ou d’autres intérêts que l’expérience seule peut apprendre.

835. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Additions et appendice. — Treize lettres inédites de Bernardin de Saint-Pierre. (Article Bernardin de Saint-Pierre, p. 420.) » pp. 515-539

J’en ai fait une si douce expérience, que je vous en fais part comme d’un secret infaillible qui vous sera aussi utile qu’à moi. […] Aujourd’hui que l’expérience m’a rendu vieux, je n’aspire qu’après le repos.

836. (1772) Éloge de Racine pp. -

Instruits par cent ans d’expérience et de réflexions, nous sentons aujourd’hui quel homme ce serait que Racine, quand même il n’aurait fait qu’ Andromaque . […] Il était dans cet âge où l’homme joint au feu de la jeunesse, qui n’est pas encore amorti, toute la force de la maturité, les avantages de la réflexion, et les richesses de l’expérience.

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